Pas encore de date fixée pour le début de la campagne de vaccination ni d'informations sur le nombre de doses de Spoutnik V commandées par l'Algérie. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique laisse le soin d'en faire l'annonce « à qui de droit ». Il en dit cependant un peu plus sur les aspects logistiques liés à la campagne de vaccination, les contacts avec d'autres laboratoires et la proposition russe relative au conditionnement du vaccin en Algérie. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La campagne de vaccination débutera à une date non encore fixée. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique préfère ne pas avancer une date, laissant cette tâche « à qui de droit ». Idem pour les quantités de vaccins commandées par l'Algérie. Lotfi Benbahmed donne, néanmoins, un peu plus de détails sur les intentions des pouvoirs publics en ce qui concerne la vaccination. Invité de la Télévision algérienne, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a expliqué que le choix du vaccin russe obéissait à plusieurs critères, à savoir la disponibilité, les garanties d'innocuité, la facilité d'utilisation et de stockage mais également la technologie maîtrisée. Le vaccin russe est d'ailleurs en cours d'enregistrement au sein de l'Agence des médicaments. L'annonce, dit-il, sera faite « dans quelques jours ». Il s'agit d'un enregistrement accéléré que la réglementation permet, à travers une nouvelle procédure. L'Algérie, confirme-t-il, diversifiera ses sources d'approvisionnement en fonction de ses besoins. Des laboratoires et des pays se rapprochent des autorités sanitaires pour les informer de l'état d'avancement de la recherche. Sans dévoiler l'identité des laboratoires figurant sur la liste de ceux pouvant approvisionner l'Algérie, Benbahmed assure : « Nous sommes en contact avec plusieurs laboratoire et pays et certaines procédures sont en cours .» Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a évoqué les aspects purement organisationnels, considérant que l'Algérie était un pays rodé à la vaccination. « Nous avons une culture de la vaccination. Nous bénéficions de beaucoup de structures de proximité. Nous avons l'habitude de vacciner des millions de personnes en quelques mois. La problématique de maillage territorial ne se pose pas chez nous », assure le ministre de l'Industrie pharmaceutique. La vaccination, dit-il, se fera en milieu médicalisé, pas forcément les CHU mais les centres de santé de proximité. Interrogé au sujet de la réticence vis-à-vis de la vaccination, il dira que « se vacciner, c'est se protéger et protéger les siens. C'est une fausse polémique. Par habitude et par culture, l'Algérien est favorable à la vaccination ». En dépit de cela, dès la semaine prochaine, le ministère de la Santé lancera une large campagne en faveur de la vaccination. Autre précision donnée par Lotfi Benbahmed, elle concerne la proposition russe faite à certains pays, dont l'Algérie, au sujet d'une éventuelle fabrication du vaccin localement. Il ne s'agit finalement pas de production mais de conditionnement dudit vaccin. « L'Algérie a été identifiée comme un pays ayant la technologie nécessaire pour conditionner le vaccin. Après avoir produit le vaccin, il faut le conditionner et le mettre dans des seringues pré-remplies. C'est une technologie totalement maîtrisée. Nous faisons beaucoup de corticoïdes en seringues pré-remplies ou des bio-similaires. Les conditions de stérilité existent effectivement. Certains laboratoires ont fait cette proposition vu la demande qui est forte et voudraient sous-traiter ce remplissage », précise Benbahmed, qui ne dit rien sur la réponse de l'Algérie en la matière. N. I.