Les festivités officielles de Yennayer, premier jour de l'An berbère fêté cette année dans toute l'Algérie sur fond d'épidémie de coronavirus, sont lancées à partir de vendredi depuis Batna sous l'égide du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). Fête ancestrale commune à tous les peuples d'Afrique du Nord, Yennayer est célébré officiellement chaque 12 janvier en Algérie depuis 2018. Le coup d'envoi officiel des festivités de Yennayer a été donné vendredi à partir de la capitale des Aurès qui accueillera jusqu'au 12 janvier, un riche programme d'activités culturelles alliant expositions, rencontres littéraires et conférences thématiques sur la culture et la langue amazighes. Un Salon du livre et multimédia est prévu à Bouzina, au sud-est de Batna, en plus d'un atelier dédié au cinéma, une exposition mettant en valeur des produits d'artisanat et le savoir-faire culinaire traditionnel en plus des spectacles de musique et de chants traditionnels revisitant le répertoire amazigh. Le HCA a programmé également un colloque sur tamazight et la création artistique notamment le cinéma, le théâtre et la musique. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a indiqué à l'APS que le programme d'activités célébrant Yennayer est élaboré en partenariat avec le ministère du Tourisme et de l'Artisanat familial ainsi que les autorités et associations locales. «Yennayer sera célébré cette année sous le signe du respect des gestes barrières et des mesures de prévention contre le coronavirus qui continue de se propager en Algérie et partout dans le monde», a-t-il souligné. «Compte tenu des restrictions de regroupement liées à l'épidémie de Covid-19, le passage au Nouvel An berbère sera célébré dans l'intimité à domicile mais aussi dans les espaces publics par les associations et les institutions», admet le premier responsable du HCA. Pour M. Assad, la célébration de Amenzu n Yennayer est plus qu'une fête. «C'est plutôt un événement pour revisiter notre héritage commun porteur de valeurs ancestrales, de profondeur historique, de partage, de solidarité et surtout de vivre-ensemble», a-t-il résumé. Un prix littéraire pour encourager la recherche et la production en tamazight Le passage au nouvel an amazigh 2971 sera marqué cette année par la remise de la première édition du Prix du président de la République pour la littérature et la langue amazighes. Institué en 2020 par décret présidentiel, ce prix littéraire récompense les meilleures œuvres et recherches réalisées dans la linguistique, la littérature d'expression amazighe et traduite vers cette langue, devenue officielle depuis 2016. C'est une distinction prestigieuse visant à «encourager et soutenir les auteurs, hommes de lettres et chercheurs qui œuvrent pour l'épanouissement de la langue amazighe» en mettant en valeur la création et la recherche dans ses multiples variantes linguistiques, se félicite le responsable du HCA, initiateur et organisateur de ce prix. Quelque 106 candidatures ont été reçues par le secrétariat du jury au 26 décembre dernier, date de clôture des délais de dépôt des travaux en lice pour ce prix, premier du genre en Algérie. «Pour sa première édition, le prix a suscité un intérêt particulier avec 61 ouvrages littéraires (roman, nouvelles, conte, etc.), 24 autres en linguistique, 14 travaux de recherche dans le patrimoine culturel amazigh immatériel et 7 travaux de recherches technologiques et numériques», a détaillé M. Assad.Optimiste, il estime que ce prix devra contribuer à l'«émergence de travaux de qualité exprimés en langue amazighe dans toutes ses variantes parlées en Algérie». Organisé et financé par le HCA, le prix est décerné chaque année à l'occasion de la célébration du premier jour de Yennayer correspondant au 12 janvier. Les trois premiers lauréats se verront attribuer une attestation d'appréciation ainsi qu'une récompense financière d'un (1) million de dinars, 500 000 DA et 250 000 DA, respectivement. L'Algérie est le premier pays d'Afrique du Nord à réhabiliter Yennayer, consacré fête nationale depuis 2018.