Les premières doses du vaccin Spoutnik V ne sont toujours pas arrivées en Algérie. Un fait qui contredit selon toute vraisemblance les affirmations du ministère de la Santé, qui avait assuré que la campagne de vaccination contre le coronavirus débuterait pendant le mois en cours. À quelques jours de la fin de janvier, le conseil scientifique chargé du suivi de la pandémie avoue lui même être dans le flou par rapport à la date de livraison du vaccin. Chose qui témoigne d'un manque de visibilité sur le lancement de cette campane annoncée pourtant en grande pompe. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les dernières déclarations de deux membres du comité scientifique confortent ce constat. «Nous n'avons aucune date précise de l'arrivée du vaccin Spoutnik V», a indiqué hier samedi, le professeur Lyes Rahal, lors de son intervention au forum du quotidien Echaab. Il a cependant soutenu que les autorités maintiennent que le vaccin russe sera réceptionné à la fin du mois en cours, assurant que « nous sommes sur la bonne voie ». Lyes Rahal précise en revanche que l'Algérie est prête sur l'aspect logistique pour le lancement de la campagne de vaccination dans l'enceinte des structures de santé. Il a souligné que l'Algérie réceptionnera les doses de vaccin de façon «progressive». «La campagne s'étalera d'ailleurs probablement sur une année ou même plus», fait-il savoir. Il rappellera sur un autre plan que l'Algérie a mis les moyens financiers suffisants pour l'acquisition des premières doses de ce vaccin attendu, afin de garantir la réussite de cette campagne. Cela nous coûtera environ «15 milliards à 20 milliards DA», précisera-t-il. Un autre membre du comité scientifique, le professeur Ryad Mahyaoui, s'est également exprimé lors de ce forum sur les contours de cette campagne. À propos de la date d'arrivée des premières doses du vaccin contre le coronavirus, il souligne à son tour que « l'Algérie espère les recevoir au plus tard à la fin du mois de janvier ». Le professeur a, par ailleurs, annoncé que le vaccin AstraZeneca sera en principe « réceptionné en février prochain ». Tentant de justifier le retard accusé dans le lancement de l'opération de vaccination contre le virus, ce dernier argumente : «Aucun autre pays en Afrique n'a reçu un premier lot du vaccin contre la Covid-19.» Et d'ajouter : «Nous ne sommes pas en retard.» Il rappellera, en outre, que les autorités sanitaires «n'ont jamais affirmé que la campagne débuterait début janvier». Parlant du choix de l'Algérie qui s'est porté sur trois vaccins, à savoir le russe, le chinois et l'anglo-suédois, Ryad Mahyaoui a assuré que le comité d'experts a passé au peigne fin «chacun de ces dossiers avant de faire son choix final». Il confirme en ce sens qu'il a été démontré scientifiquement que ces vaccins sont efficaces et les effets secondaires développés par certaines personnes lors des effets cliniques étaient très légers (fièvre, allergies, maux de tête...) mais surtout, poursuit-il, à la différence de Pfizer et BioNTech, le vaccin russe par exemple n'utilise pas de l'ARN messager pour combattre la Covid-19. Ryad Mahyaoui se dit par conséquent « serein » et invite les citoyens à mettre de côté leurs réticences quant à l'efficacité de ces vaccins. Pour convaincre davantage, l'intervenant appuie que si l'on arrive à atteindre l'immunité collective en 2021 grâce au vaccin, « on pourra alors se targuer d'avoir vaincu la Covid-19». Ryad Mahyaoui a dans ce contexte mis en avant la décrue des nouveaux cas de contamination à la Covid-19 qui se confirme de jour en jour. «Cela veut dire que notre stratégie de riposte au coronavirus fonctionne.» Chose qui s'illustre par la diminution des cas graves dans les soins intensifs. Les deux membres du comité scientifique ont assuré par ailleurs que cette décrue ne doit nullement constituer un prétexte pour se défaire des mesures barrières. M. Z.