Le conseil de wilaya du Satef a sévèrement critiqué la situation qui prévaut dans le pays en général et à travers la wilaya en particulier tant sur le plan social qu'économique et politique. Estimant que la misère s'installe davantage dans toute la société, le Satef a soutenu dans sa déclaration que la loi de finances 2021 «met en péril la vie des familles algériennes». «Une augmentation faramineuse des prix des produits de large consommation, un taux de chômage galopant, la fermeture des entreprises publiques et privées, les licenciements abusifs, le non-payement des salaires des travailleurs de plusieurs secteurs d'activités économiques ou administratifs, sont la résultante directe des politiques néolibérales et antisociales prônées par le pouvoir en place», note la même organisation syndicale tout en s'élevant avec véhémence contre «les mesures de répression et de restriction du champ d'expression». «Le peuple ne cessera jamais de revendiquer ses libertés et toutes ses libertés démocratiques, syndicales, d'expression, de manifestations, d'organisations et du libre exercice de ses droits démocratiques» poursuit le Satef dans le même document, tout en réaffirmant son engagement à ne ménager aucun effort aux côtés du peuple pour faire aboutir les revendications populaires. Les problèmes charriés par le secteur de l'éducation que «l'ensemble des personnels subissent de plein fouet» sont vivement dénoncés par le Satef lors de son conseil de wilaya, tenu samedi passé, au lycée El-Hammadia de Béjaïa. Pointant du doigt «le silence» du ministre de l'Education sur la situation qui prévaut au sein de son secteur, les syndicalistes s'interrogent sur «la non-application du décret 14/266 comme promis à son installation tout en donnant un échéancier, celui de la fin du mois de mars 2020». «Le personnel souffre, les établissements endurent et la tutelle contemple les affres que supporte la communauté éducative, sans dire un mot», ajoute le Satef regrettant «l'absence de réaction de la tutelle pour le règlement des situations financières en instance, l'intégration des enseignants contractuels, l'abrogation de l'article 19 de l'ordonnance 06-03 du mois juillet 2006 concernant la contractualisation des ouvriers professionnels et des corps communs, la prise en charge réelle de la pandémie du Covid-19 dans les établissements scolaires, l'octroi d'une prime dans ce sens au personnel, la révision des statuts particuliers et la prise en charge effective des problèmes du manque criant en subventions, de mobiliers scolaires et infrastructures. Tout en appelant les syndicats autonomes à une intersyndicale au niveau local afin de coordonner les actions futures sur la situation sociale que traverse le secteur et sur les problèmes en instance de règlement, le conseil de wilaya du Satef interpelle les pouvoirs publics à décréter un plan d'urgence pour la wilaya concernant les projets structurants, les retards de réalisation ou d'inscription de projets qui relèguent la région au dernier rang au niveau national et préserver le secteur public. Se disant inquiets du constat amer de la misère sociale que vivent les travailleurs du secteur et leurs familles, les membres du conseil de wilaya du Satef appellent également à la création d'un front ouvrier, «seul rempart des politiques anti-sociales, suivi de l'instauration d'un Café syndical afin de débattre toutes les questions du monde du travail et tisser une solidarité large», a-t-on souligné. Au terme de leur réunion, les syndicalistes du Satef ont exprimé un «soutien indéfectible aux travailleurs en lutte (briqueterie de Seddouk, Numilog, EPB et de Remila, Ozgun de Kherrata et à tous ceux et celles qui n'ont pas reçu leurs salaires des mois durant».Le Satef réclame également, entre autres, «le règlement immédiat des situations financières en instance (salaires impayés, échelons, promotions...), des conflits collectifs et individuels (lycée Debbih-Chérif d'Akbou), des situations administratives et de logements, l'intégration des enseignants contractuels, des ouvriers professionnels et des corps communs dans le statut particulier spécifique au personnel de l'éducation, la finalisation de l'opération de l'intégration des contrats de l'Anem et de la DAS, l'application du décret 14/266 et de soustraire la gestion des écoles primaires aux Assemblées populaires communales». Par ailleurs, tout en appelant à l'application de la réglementation en vigueur, le Satef a réitéré son soutien aux décisions prises par la Direction de l'éducation de Béjaïa concernant les CEM : Djoudène (Béjaïa), Hilmouche (Darguina), Indépendance (Seddouk), et nouveau Riky (Akbou). A Kersani