La question sahraouie sera au centre de l'agenda du nouveau président de l'Union africaine (UA), le Président congolais Antoine Tshisekedi, élu pour l'année 2021. Les opérations militaires contre l'armée du Makhzen, cantonnée derrière le mur de sable, rappellent à la communauté internationale que le règlement de ce conflit est toujours sur la table des Nations-Unies, qu'on ne peut pas contourner le droit international, qu'on ne peut pas se priver de la consultation des populations concernées, et que rien n'est réglé dans le conflit du Sahara Occidental aujourd'hui. Le Maroc ne pourra pas longtemps maintenir le black-out sur le nombre des morts et blessés des bombardements intenses lancés depuis la rupture du cessez-le-feu. Au plan des soutiens à la cause sahraouie, 58 organisations syndicales internationales appellent à l'organisation du référendum d'autodétermination. Elles ont lancé, samedi, un appel pressant à la communauté internationale à respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'ONU, consacrant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'indépendance, et à mettre en place des moyens pour l'organisation, le plus rapidement possible, du référendum d'autodétermination. «Nous nous adressons aux organes qui portent la plus grande responsabilité dans le conflit, l'Organisation des Nations-Unies, l'Union européenne, le Président des Etats-Unis, l'Union africaine et le gouvernement espagnol, afin qu'ils respectent les résolutions internationales et mettent en place les moyens nécessaires pour organiser le plus rapidement possible le référendum d'autodétermination au Sahara Occidental», ont-elles écrit dans une lettre rendue publique, reprise par l'agence de presse sahraouie SPS. Les organisations syndicales ont également appelé à la «libération immédiate des prisonnières et prisonniers politiques sahraouis au Maroc, condamnés dans des procès irréguliers et sans garanties, ainsi que le retrait immédiat du Maroc des territoires occupés et la démolition du mur de la honte qui divise le territoire du Sahara Occidental et son peuple en deux parties», ajoute la même source. Les signataires estiment que le nouveau Président des Etats-Unis, Joe Biden, va annuler la décision de Donald Trump sur la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, conformément aux résolutions internationales. Les organisations syndicales ont reconnu le droit du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, minières, halieutiques, comme l'a reconnu la Cour de justice de l'Union européenne en 2016 et 2018. Les organisations syndicales ont, enfin, appelé à «permettre à la Minurso de mener à bien sa mission principale pour laquelle elle a été mandatée en 1991 par le Conseil de sécurité comme l'indique son nom, à savoir Mission des Nations-Unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental». Assassinat de Mohamed Salem FAHIM Pour une enquête internationale L'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (Isacom) a réclamé une enquête internationale sur la mort du jeune Sahraoui Mohamed Salem Fahim, tenant les autorités marocaines pour responsables directes de ce crime. «Les autorités de l'occupation marocaines ont dissimulé la mort de la victime durant plus de deux semaines, en n'informant pas sa famille des circonstances de son décès et de l'endroit où se trouve son corps, avant que celle-ci le retrouve au niveau de la morgue réfrigérée défectueuse de l'hôpital de Laâyoune occupée», indique un communiqué de l'Instance rapporté par SPS. L'organisation a également appelé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à intervenir pour protéger les civils sahraouis, conformément aux dispositions des conventions de Genève notamment la 4e convention. L'Isacom a appelé à rendre justice à la famille de la victime. Brahim Taouchichet