Malgré un penalty raté, Manchester City a infligé dimanche une troisième défaite de rang à domicile à Liverpool, écrasé 4-1 et dont les chances de défendre son titre sont sérieusement compromises après 23 journées de Premier League. Les Reds voient rouge Pep Guardiola ne l'avait jamais emporté à Anfield Road, mais ses hommes prennent cinq longueurs d'avance sur leur dauphin, Manchester United, accroché samedi par Everton (3-3), et surtout dix longueurs sur les Reds alors qu'ils ont un match en moins que ces deux équipes. Liverpool, qui n'avait plus perdu trois matchs de suite chez lui en championnat depuis 1963, doit maintenant sérieusement regarder dans le rétroviseur où Chelsea, qui a gagné (2-1) à Sheffield United et West Ham, sont à un point, mais aussi Everton, 7e à trois points mais avec deux matchs en moins, menacent sa place en Ligue des Champions. Liverpool aura fait illusion 70 minutes face à l'équipe la plus en forme en Premier League et peut-être en Europe, puisque les Citizens en sont à 14 matchs consécutifs sans défaite, dont 12 victoires, en championnat. La portée sportive mais aussi symbolique de ce triomphe est retentissante pour les double champions 2018 et 2019, réduits au rôle de spectateur l'an dernier par le cavalier seul des hommes de Jürgen Klopp. Le milieu de terrain allemand Ilkay Gündögan, qui a raté un penalty lors du premier acte avant d'inscrire un doublé (1-0, 49e, puis 2-1, 73e), a encore été très en vue, lui qui fait depuis plusieurs matches totalement oublier l'absence de Kevin de Bruyne. Les errements défensifs d'une équipe de Liverpool essayant de colmater tant bien que mal les trous laissés par les blessures ont fini aussi par lui coûter cher. Aucune des deux recrues défensives du mercato d'hiver - Ben Davies et l'international turc Ozan Kabak - n'étaient d'ailleurs titulaires au coup d'envoi. Et la façon dont Trent Alexander-Arnold s'est fait passer sur l'action amenant le penalty, ou même la faute de Fabinho - qui n'aurait pas posé de problème au milieu du terrain où il joue habituellement, mais était bien plus préjudiciable dans une surface de réparation - montrent les limites du bricolage permanent. Liverpool a aussi été «trahi» par son gardien Alisson, qui revenait de blessure et était incertain pour ce match au sommet. Auteur de plusieurs erreurs incroyables dans le jeu au pied, il a été à l'origine du deuxième but de Gündögan et de celui de Raheem Sterling (3-1, 76e). Offensivement aussi, Liverpool souffre, et le but de Mohamed Salah sur un penalty (1-1, 63e), qui avait brièvement fait renaître l'espoir, est un bien piètre cache-misère. Cela n'enlève rien à la prestation exemplaire de City en seconde période qui fait des hommes de Guardiola les favoris incontestés pour le titre.