L'ONG Norwegian Refugee Council (NRC) a dénoncé hier lundi la destruction de ses locaux dans deux camps de réfugiés érythréens de la région en conflit du Tigré, dans le nord de l'Ethiopie. Les dégâts ont pu être déterminés grâce à des images satellites des camps de Hitsats et Shimelba, selon un communiqué de l'ONG internationale. «Nous condamnons la destruction criminelle de nos bâtiments et locaux que nous avons mis sur pied pour servir des réfugiés en grand besoin» d'aide, a déclaré le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, cité par des médias. «Ce déchaînement de pillages et d'incendies par des hommes armés accentue un peu plus, une crise déjà aiguë pour des millions de personnes», a-t-il poursuivi. Les deux camps demeurent inaccessibles aux Nations-Unies ou à la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, selon les médias. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire d'envergure pour déloger les autorités dissidentes de la région du Tigré, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette opération militaire a été déclenchée après des mois de tensions avec les dirigeants du TPLF, qui détenaient l'ensemble des leviers du pouvoir avant l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018. Les gouvernements éthiopien et érythréen démentent officiellement l'implication de troupes d'Asmara dans le conflit. Mais la présence de ces dernières a été attestée par des habitants, des travailleurs humanitaires et même des responsables éthiopiens civils et militaires déployés au Tigré. Lundi, l'Union européenne a appelé au retrait des forces érythréennes de la région, estimant qu'elles «alimentaient la guerre au Tigré, commettaient semble-t-il des atrocités et exacerbaient les violences ethniques». Les Etats-Unis ont récemment lancé un appel similaire, auquel Asmara a répondu en accusant Washington de répandre «des allégations fausses et fondées sur des présomptions». APS