La microélectronique est un secteur potentiellement stratégique. Répandue dans tous les secteurs d'activité, elle est, aujourd'hui, le moteur de l'innovation technologique et industrielle. Le ministre de l'Enseignement supérieur estime que l'Algérie doit se frayer une place dans ce secteur «promoteur» du développement économique mondial. Comme première réflexion, son département a mis en place une stratégie nationale de la recherche et de l'innovation dans la microélectronique. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le ministre l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique insiste sur l'impact important de la fabrication des semi-conducteurs et de la microélectronique sur tous les secteurs de l'économie, notamment l'économie numérique sous toutes ses formes. «Ce domaine technologique est devenu à la portée des entreprises incubatrices et des entreprises émergentes, particulièrement les entreprises développées de manière flexible et très rapide, ce qui a conduit à l'émergence de nouveaux secteurs industriels et commerciaux, qui suscitent l'intérêt de ces entreprises», soulignait Abdelbaki Benziane hier, à Alger. Il estime que l'Algérie ne doit pas rester en marge de ce développement économique mondial. «Notre pays doit trouver une place dans ce secteur qui est promoteur pour l'économie et la croissance, d'autant que nous disposons des capacités nécessaires», dit-il. Pour ce faire, son département a mis en place une stratégie nationale de la recherche et de l'innovation dans la microélectronique qui a été élaborée pour la période de 2020 à 2030. Présentée hier, cette stratégie, explique le ministre, «vise, en premier lieu, à renforcer les capacités algériennes dans le domaine de la microélectronique en termes d'enseignement, de formation et de recherche d'une part, et à soutenir le développement des capacités des entreprises et des compétences professionnelles, de l'excellence et de la compétitivité dans certains secteurs des microélectroniques, pour être l'une des alternatives stratégiques du développement économique hors hydrocarbures, d'autre part». Selon lui, ces objectifs ne pourraient être atteints sans l'intégration participative de l'université dans son environnement et sa mise en relation avec les entreprises économiques. De son côté, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT) au ministère de l'Enseignement supérieur, Hafid Aourag, assure que cette stratégie permettra de créer de l'emploi à travers la mise en place de start-up dans le domaine de la microélectronique, et d'apporter de la valeur ajoutée pour l'économie. «Les multiprojets sur une puce nécessitent des logiciels et des outils de conception qui ne sont pas aussi coûteux que ceux d'une industrie réelle de microélectronique. Cela va permettre de nous positionner à l'échelle internationale, puisque nous disposons déjà des capacités et des ressources humaines», dit-il, avant de préciser que l'Algérie compte un potentiel de 14 000 chercheurs spécialisés en microélectronique. En l'absence d'une demande du secteur socioéconomique, ces chercheurs qui ne manquent pas de créativité «se contentent actuellement de publier et de mener des projets pédagogiques pour les étudiants», déplore-t-il. Pourtant, poursuit-il, «nous pouvons être un partenaire important à l'échelle internationale dans la conception du produit et non pas dans sa fabrication. Il s'agit de vendre la propriété intellectuelle». Ry. N.