Programm� pour la journ�e d�hier lundi au niveau du tribunal d�Akbou territorialement comp�tent, le proc�s des neuf personnes arr�t�es mardi dernier par la police � Ifri Ouzellagu�ne, � une cinquantaine de kilom�tres � l�ouest de B�ja�a, pour non-respect du je�ne sacr� musulman a �t� finalement renvoy� au 8 novembre prochain. Un report motiv�, a-t-on appris, par la n�cessit� de convocation de t�moins lors de la prochaine audience. Les neuf personnes arr�t�es pour �non-observation du je�ne�, dont le propri�taire des lieux, qui a �t� imm�diatement, faut-il le souligner, mis sous mandat de d�p�t apr�s la descente polici�re sous l�accusation d�avoir am�nag� son local en lieu de restauration pour y servir des repas pendant le mois de Ramadan, ont toutes �t� remises en libert� provisoire par le juge. L�affaire dite d�sormais des �casseurs de Ramadan� a profond�ment indign� la population locale. Des appels � la solidarit� en faveur des mis en cause dans cette affaire ont �t� lanc�s par des animateurs de la soci�t� civile et le bureau de B�ja�a et la section d�Akbou de la LADDH. T�t hier avant l�ouverture de l�audience, une foule nombreuse constitu�e de militants politiques et des droits de l�homme, des animateurs du mouvement citoyen, de simples citoyens anonymes venus des localit�s de la vall�e de la Soummam, scandalis�s par cette affaire, ont tenu � observer un sit-in devant le tribunal pour exiger le respect de la libert� de culte, telle que garantie par la Constitution. Condamnant avec force cette politique de �diabolisation�, Sofiane Adjlane, l�un des animateurs du mouvement citoyen pr�sent au rassemblement de soutien aux non-je�neurs, s�est interrog� sur le fait que �des lois de la R�publique qui garantissent la libert� de culte peuvent poursuivre des citoyens pour rupture de je�ne�. �Doit-on �galement pour les m�mes raisons de respect des pr�ceptes et dogme de l�Islam interdire la vente de l�alcool ?� explose le d�l�gu� d�Akbou, tout en signalant au passage qu�un lieu de culte chr�tien a pourtant bien �t� autoris� par les m�mes pouvoirs publics, � quelques encablures seulement de la descente la polici�re de mardi. Dans un communiqu� commun, le bureau de la LADDH � B�ja�a et la section d�Akbou ont violemment d�nonc� ces poursuites judiciaires � l�encontre d�un groupe de personnes sous le chef d�inculpation de �d�nigrement du dogme et des pr�ceptes de l�islam� pour avoir, affirme- t-on, dans le m�me document, �dans un lieu priv� et � portes closes, contrevenu � l�obligation d�observance du je�ne de Ramadan�. La LADDH note, dans son document � l�adresse des autorit�s et de l�opinion publique, quelques observations. Tout en se f�licitant de la d�cision de renvoi du proc�s et surtout de la mise en libert� provisoire du citoyen incarc�r�, �ce qui �carte les risques d�un jugement pr�cipit� et sans garantie de d�fense s�rieusement pr�par�e�, pr�cise- t-elle, elle rel�ve la voie de fait et l�abus d�autorit� des services de police qui se sont autoris�s � investir un lieu ferm� et � proc�der � l�arrestation de citoyens sans aucun mandat de perquisition et souligne le caract�re aberrant de la qualification tir�e, de l�article 144bis-2 du code p�nal inconsid�r�ment appliqu� � des faits non constitutifs d�infraction l�gale, sauf � user du droit p�nal comme proc�d� par d�naturation. La LADDH a tenu �galement � attirer l�attention de l��lite alg�rienne et de l�opinion publique en g�n�ral que la Constitution contient trente articles consacr�s � la protection des droits de l�homme, autant que la D�claration universelle du 10 d�cembre 1948 et qu�en l�occurrence, elle consacre la d�fense de la libert� de culte et de la foi. En cons�quence, alerte la LADDH, �il est l�gitime de s�alarmer aujourd�hui plus que jamais sur les d�rives qui annoncent une �re d�inquisition et d�intol�rance port�es par un retour d�un Islam de la d�cadence qui inflige � nos soci�t�s blocage et r�gression historiques �. Enfin, la LADDH annonce qu�elle sera pr�sente au proc�s du 8 novembre 2010. Pour rappel, six autres non-je�neurs avaient �t� condamn�s par le tribunal de B�ja�a � 3 et 6 mois de prison en 2005. Ils avaient �t� surpris dans deux gargotes ouvertes clandestinement durant le mois de Ramadan dans la ville de B�ja�a.