De Tunis, Mohamed Kettou «Le peuple est avec toi, ya Abir», «Le peuple a été affamé et le pays vendu», et d'autres slogans appelant au changement du régime en place étaient brandis, dimanche, à Sousse (centre du pays) lors d'un meeting, le premier du genre organisé par le Parti destourien libre (PDL) que préside Abir Moussi. Cette dernière, qui a fait de la lutte contre le parti islamiste son cheval de bataille est, aujourd'hui, sur le podium. Selon les sondages d'opinion, elle talonne Kaïs Saïed pour la présidentielle, alors que son parti se trouve aux premières loges pour les législatives. Sachant que ces scrutins sont programmés pour 2024, elle travaille d'arrache-pied pour gagner la confiance du peuple. Dimanche, elle a repris les termes de ses discours précédents pour stigmatiser Ennahdha et son président Rached Ghannouchi. Ce dernier se trouve, d'ailleurs, dans une situation inconfortable puisqu'il est ciblé par une motion de retrait de confiance qui l'éjecterait de son poste au perchoir de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Au même moment, elle n'a pas ménagé le président de la République qui «fait partie du problème» tout comme Ghannouchi qui, a-t-elle dit, lorgne le fauteuil de Carthage en faisant tout pour destituer Kaïs Saïed. En présidant ce meeting, Abir Moussi caressait l'espoir de voir ses images arriver en direct dans toutes les régions. Mais, ce fut la déception suite à une panne d'internet dont elle a accusé le ministre des Technologies. Elle n'a pas manqué d'adresser des critiques acerbes à ceux qui détiennent les rênes du pouvoir, en s'attaquant à son principal «ennemi», Rached Ghannouchi qui, estime-t-elle, assume la responsabilité de tous les déboires que connaît la Tunisie depuis dix ans. Traitant du bras de fer entre le président de la République et le chef du gouvernement, elle considère qu'il «n'a jamais porté sur les principes». Il s'agit, dit-elle, d'une guerre de positionnement sur l'échiquier politique. Cependant, galvanisée par le succès de ce meeting à Sousse, Abir Moussi ne compte pas s'arrêter en «si bon chemin». D'autres manifestations «pacifiques» sont programmées par son parti, sans exclure une forme d'escalade, par le passage aux marches populaires. Le but est de faire disparaître le parti islamiste de la scène politique tunisienne. M. K.