Parmi les produits de large consommation des plus convoités par la ménagère, l'huile de table. Un produit dont le prix augmente en sus de sa rareté sur le marché dans certains endroits de la capitale. On parle même de rupture à la veille du mois de Ramadhan. Le commerçant détaillant, lui, traite le sujet sous un autre angle. Il rejette toute forme de pénurie et n'hésite pas à pointer du doigt le comportement du consommateur comme étant à la source de la polémique. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, il accuse la situation d'affolement nourrie par les réseaux sociaux et qui, de ce fait, a encouragé les grossistes à recourir à la rétention. Selon les commerçants que nous avons interrogés sur le sujet, il s'avère que tous les produits ont subi une légère augmentation, mais qui n'influe pas « sévèrement » sur la bourse du consommateur. Les augmentations observées ces derniers jours n'ont épargné aucun produit. C'est ce qui ressort du témoignage de la majorité des détaillants, questionnés hier vendredi à Alger. Les légumes secs tout comme le sucre ont subi une hausse qui varie entre 10 DA et 20 DA. Dans le même sillage, l'huile de table de la marque la plus convoitée par la ménagère entre dans le même cadre, puisque selon un gérant d'une supérette située à Bordj-el-Bahri, la bouteille de 1 litre qui se vendait à 125 DA est affichée aujourd'hui à 135 DA, précise-t-il. « Elle est même disponible », assure-t-il, tant dans son commerce qu'au niveau des grossistes. Cependant, c'est le bidon de 5 litres qui pose problème. Il a carrément déserté les étalages dans la totalité des quartiers visités hier. La rumeur a fait que l'huile de table, toutes marques confondues, a disparu des étalages dans la majorité des commerces. Parmi les commerçants questionnés, notamment ceux de la côte-est d'Alger, « l'huile est disponible et les grossistes disposent de la quantité habituelle ». « Seulement, ceux-ci se sont prêtés au jeu du consommateur », n'hésite pas à répliquer un propriétaire d'une supérette tout en dépit. Renseignements pris, dès que les rumeurs ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, ils se sont emparés du consommateur et ont suscité une situation d'affolement chez lui. Les gens ont commencé, en effet, à s'alimenter « à outrance », en prévision du mois de Ramadhan, nous rapporte-t-on. L'un des commerçants rencontrés nous avoue que la même clientèle qui s'est déjà approvisionnée est la même qui se présente à nouveau pour la demande du bidon de 5 litres d'huile. Notre interlocuteur affirme que le produit est indisponible chez les grossistes, mais qu'il est distribué selon les jours. Et de ce fait, le détaillant est obligé de se pointer chaque jour chez le fournisseur pour s'enquérir de la disponibilité. Mais ce qui pousse à croire que le problème de pénurie est « erroné », c'est le témoignage de trois consommateurs rencontrés, qui affirment se procurer de l'huile à son prix habituel grâce à leurs relations avec les grossistes. A. B.