Photo : Fouad S. Une baisse sensible des prix de différents produits de large consommation s'enregistre ces jours-ci dans les commerces de détail et même de gros. Une virée effectuée hier dans quelques magasins d'alimentation générale à Alger a permis de voir de près les prix de produits proposés mais surtout les préoccupations des commerçants. Au quartier Jolie Vue à Kouba, où les grossistes sont fortement présents, un commerçant de gros affirme qu'après la baisse des prix faite par les fournisseurs, le bidon de huile de 05 litres est cédé à 570 DA et le sucre à 88 DA le kilo. Il y a moins d'un mois, les prix des mêmes produits affichaient 730 DA pour l'huile et 120 DA pour le sucre, souligne le grossiste qui précise que la quantité de produits livrée par les fournisseurs avec ces derniers prix n'est pas encore épuisée, ce qui constitue à ses yeux «une perte». Il fait savoir à ce propos que les agents de la brigade mixte ne sont «jusqu'ici» pas encore passés faire l'inventaire des stocks, comme prévu. Le ministère avait appelé, en effet, les grossistes à respecter les prix fixés par l'Etat à 90 dinars pour le kg du sucre et 600 dinars pour le bidon de 5 litres d'huile, en les assurant qu'ils recevront de la part des producteurs des chèques de ristourne, couvrant le différentiel des prix. Le ministère a assuré, d'autre part, les transformateurs que ces chèques leur seront, à leur tour, restitués par l'Etat qui dispose des moyens financiers pour intervenir. Les autorités rassurent également que des agents des ministères du Commerce et des Finances procéderont à des tournées auprès des grossistes et détaillants pour faire l'inventaire des stocks de sucre et d'huile actuellement disponibles à leur niveau. En termes de soutien de l'Etat aux prix du sucre et de l'huile, le ministère cite une enveloppe de 30 milliards de dinars qui sera réservée à cet effet. «L'intervention immédiate de l'Etat pour faire baisser les prix des stocks du sucre et des huiles alimentaires déjà en circuit doit coûter environ 3 milliards DA au Trésor public alors que les exonérations douanière et fiscale, visibles dès la mi-février, vont engendrer pour l'Etat un manque à gagner de quelque 23 milliards DA», a déclaré la communication du ministère. Au niveau des commerces de détail, les prix fixés depuis samedi par le gouvernement sont respectés, comme cela a été constaté dans des supérettes du même quartier de Jolie Vue. Les petites bourses y trouvent, visiblement, leur compte. Une ménagère venue faire ses achats dans une supérette très fréquentée de Jolie Vue s'est montrée satisfaite de la stabilité des prix. La bouteille d'huile de 2 litres de même qualité est vendue, à titre d'exemple, à 250 DA contre 330 DA depuis début janvier, et celle d'un litre est cédée à 150 DA contre 180 DA quelques jours auparavant. «Nous nous sommes approvisionnés auprès des grossistes du Gué de Constantine, et nous avons constaté une baisse considérable des prix», note le propriétaire de cette supérette ajoutant que «d'autres prix de produits devraient baisser à partir d'aujourd'hui, dit-il, avec l'arrivage des nouveaux stocks».