Surprise par la convocation du corps électoral pour les élections législatives fixées au 12 juin prochain, l'instance présidentielle du FFS tiendra demain lundi une « réunion d'urgence » qui sera suivie par une session extraordinaire du conseil national du parti dans les deux prochaines semaines. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Cette session extraordinaire sera consacrée exclusivement à cette échéance électorale convoquée jeudi dernier par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, au lendemain de la décision de dissolution de l'APN. C'est ce que nous avons appris auprès de Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du plus vieux parti de l'opposition. La décision de convoquer les élections législatives a surpris ce parti qui se trouve dans une véritable impasse. Une source au sein du parti nous a expliqué toute la complexité de la situation devant laquelle se retrouve le parti surtout qu'en son fief, en Kabylie, région qui a complètement boudé les deux derniers rendez-vous électoraux, à savoir la présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum sur la révision de la Constitution du 1er novembre 2020, tout porte à croire que ces législatives subiront le même sort que les derniers scrutins. Le FFS est d'autant plus gêné qu'il a déjà exprimé son rejet de ces élections et qu'un calcul tactique pourrait mener à la participation, même si les observateurs s'attendent plutôt à ce que le parti opte pour le boycott. Aussi, ce qui a mis le parti dans la difficulté est le lancement de son initiative visant à l'organisation d'une convention nationale. « En appelant au dialogue pour trouver une solution à la crise, par le biais d'une convention nationale, le FFS voulait, entre autres objectifs, éviter au pays qui se trouve actuellement dans une situation des plus critiques sur le plan politique, économique et social, aggravée par une crise sanitaire sans précédent, l'organisation d'élections anticipées, qui ne fera qu'exacerber les tensions, les violences et l'insécurité, et éviter un nouveau fiasco électoral », a expliqué Hakim Belahcel, contacté par nos soins. « Maintenant que le corps électoral est officiellement convoqué et que les élections législatives anticipées sont fixées au 12 juin prochain, les instances du parti (conseil national) décideront en temps voulu en toute autonomie et responsabilité de notre position politique en la matière », a-t-il précisé. El lançant son initiative politique, le parti, qui estime que « le dialogue est incontournable », avait affiché ce qu'il pensait des élections qui, selon lui, ne sauraient « constituer une solution à la crise et que les conditions minimales de leur tenue ne sont pas réunies ». Les dirigeants du parti ont alerté également « sur les risques d'une nouvelle désaffection populaire et les conséquences sur la cohésion nationale si de nouvelles élections se déroulent dans un climat de tension et d'atteinte aux libertés politiques et si jamais des mesures d'apaisement ne sont pas entreprises », lors de leur rencontre avec le Président Tebboune le 14 février dernier. Lors de cette rencontre, les dirigeants du FFS ont expliqué à M. Tebboune que « seul un dialogue politique sincère, responsable et transparent, visant la construction d'un consensus national, permettra le renforcement et la consolidation du front intérieur pour mettre en échec toute tentative extérieure ou intérieure de porter atteinte à la souveraineté du pays et à l'unité du peuple algérien et pour affronter, en limitant le coût social, les graves difficultés économiques et financières qui s'annoncent ». Ainsi, le plus vieux parti de l'opposition est dans une véritable impasse : participer ou boycotter ces élections. Chaque option a son coût. K. A.