A la veille de la célébration du deuxième anniversaire du déclenchement du mouvement populaire du 22 février 2019, le FFS qui a tenu, hier vendredi, une réunion de son conseil national à Alger, regrette qu'aucun changement n'ait été réalisé malgré la mobilisation populaire massive pour le changement. Pire, le parti estime que tout s'est aggravé à la fois sur le plan politique, économique, social et sanitaire. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) - Dans son intervention devant les membres de cette instance, Hakim Belahcel a dénoncé, au nom de l'instance présidentielle, «l'immobilisme politique du régime qui, face à la montée des périls sur le front interne et externe, maintient sa feuille de route qui ne fait que préserver le statu quo de son système de gouvernance, sous la protection de la force et non du droit». Pour le FFS, le régime n'est motivé que par le maintien de son pouvoir hégémonique sur l'exécutif, le législatif et la judiciaire, incompatible, selon lui, avec les revendications démocratiques légitimes du peuple algérien. Ainsi en est-il du projet de révision de la loi électorale qui vise à doter le régime «autoritaire» d'une «façade démocratique». «Le projet de la nouvelle loi électorale en prévision des élections locales et législatives anticipées ne vise en vérité qu'à donner une façade démocratique à un régime autoritaire. Décidément, le régime est un mauvais élève. Il a oublié la leçon du dernier référendum constitutionnel qui a essuyé un rejet populaire massif et historique. En renonçant à se lancer dans d'autres simulacres électoraux, cela lui éviterait d'autres échecs aussi cuisants», a lancé Hakim Belahcel. Et de soutenir que les pouvoirs successifs n'ont fait qu'apporter de fausses solutions à de vrais problèmes, en évoquant des simulacres électoraux, des pseudo-dialogues, des conférences nationales de sortie de crise préfabriquées, des référendums désavoués, et des consultations politiques avortées ou détournées. Le membre de l'IP du FFS déplore, en outre, que le pays soit «bloqué dans son évolution vers l'Etat de droit et la démocratie». Sur sa lancée, il ajoute que le peuple est «empêché d'exercer son droit à l'autodétermination», l'Etat est «menacé dans sa souveraineté», et la Nation est «au bord de l'effondrement». «Indiscutablement, les priorités du régime sont ailleurs et l'avenir du pays n'a jamais été aussi compromis que comme cette fois-ci. Car, en plus de la complexité et de la dangerosité de la crise multiforme causée par une gestion liberticide et chaotique depuis l'indépendance nationale, s'ajoute une situation socioéconomique désastreuse aux conséquences, hélas, incontrôlables et dramatiques à court et moyen terme», a encore souligné l'orateur. Pire encore, ce responsable du plus vieux parti de l'opposition dit constater un durcissement dans la gestion répressive du pouvoir. La situation est désormais devenue, selon lui, insoutenable et explosive, avec un climat délétère et suffoquant qui est «amplifié par la résurgence d'une atmosphère faite d'insécurité et de propagande destructrice, qui vise à semer le trouble et l'inquiétude au sein des populations déjà en proie à toutes les angoisses et à toutes les privations». Face à cette situation «insoutenable», et devant un climat régional et international inquiétant, le FFS affirme qu'il continuera à militer pour le respect et la défense des souverainetés populaires, et le respect de la légalité internationale. Ainsi, M. Belahcel a exprimé la conviction de son parti que «pour faire front contre les menaces et les ingérences néolibérales qui convoitent notre espace vital, nos ressources et notre souveraineté, seule l'édification d'un Etat fort, réellement démocratique, qui bénéficierait du soutien populaire, pourra prémunir notre patrie et la protéger d'une dislocation certaine». Dans ce contexte, il a réitéré l'appel du FFS à tous les acteurs politiques et sociaux et à toutes les forces vives de la Nation sans exclusion à s'inscrire dans le processus d'un dialogue inclusif, responsable et global, afin d'aboutir, sans plus tarder, à un compromis politique global et historique. «Le FFS, qui s'attelle depuis quelques mois à l'organisation d'une convention politique nationale, y escompte faire aboutir une résolution largement consensuelle pour mettre fin à une crise nationale multiforme et dangereuse pour l'existence même de la Nation algérienne», a-t-il dit. Dans cette conjoncture porteuse de risques majeurs, le parti estime qu'il est extrêmement nécessaire de créer un climat de détente et de confiance pour la réussite de cette initiative de sortie de crise, en décrétant des mesures d'apaisement. En même temps, il insiste sur la «nécessité stratégique et existentielle d'entretenir la formidable dynamique citoyenne pour le changement, d'une manière pacifique et patriotique». K. A.