Après avoir rejeté le projet de la loi électorale et l'agenda du pouvoir, dont l'organisation d'élections locales et législatives anticipées, le FFS met le cap sur son initiative de convention nationale dont une mouture sera présentée à la classe politique après son adoption par le prochain conseil national du parti. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La réunion du conseil national du FFS s'est clôturée en fin de journée d'avant-hier vendredi au siège national du parti à Alger. Cette réunion, la deuxième depuis la tenue du congrès extraordinaire du début juillet 2020, et la première à se tenir au sein du siège national après sa récupération (la première a été organisée dans un hôtel à Alger), marque le retour d'un FFS plus serein, après une «errance» de plusieurs mois à cause d'une profonde crise organique qui a failli l'emporter. Certes, il reste des récalcitrants à la nouvelle direction nationale mais ils sont loin, pour le moment, de constituer une force capable de perturber la machine conduite par Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle, et Youcef Aouchiche, premier secrétaire national. Sur le plan politique, cette réunion du conseil national du parti constitue un pas «important» pour le FFS, dans le processus de concrétisation de son projet de convention nationale qu'il compte présenter à la classe politique, toutes tendances confondues. «La réunion nous a permis de débattre la feuille de route pour l'organisation de la convention nationale. On va poursuivre les débats au niveau de la base pour élaborer une proposition de sortie de crise que nous allons soumettre au prochain conseil national, qui doit intervenir dans quelques semaines», a fait savoir M. Aouchiche, contacté, hier samedi, par nos soins. Notre interlocuteur précise qu'une fois le projet adopté au niveau du conseil national, «nous allons convoquer la première phase de la convention nationale pour l'adoption du projet. Par la suite, nous allons l'adresser aux acteurs politiques et sociaux pour débats et enrichissements», a-t-il ajouté. Entre-temps, le même responsable affirme qu'il est possible de rencontrer d'autres partis politiques dans le même cadre que celui qui avait présidé à la rencontre avec le RCD la semaine passée. «Le FFS est disposé à consulter l'ensemble de la classe politique. Mais pour le moment, nous n'avons pas encore demandé à rencontrer d'autres partis», a-t-il précisé. Ainsi, le FFS, qui a rejeté l'agenda du pouvoir et son projet de révision de la loi électorale, met le cap sur cette convention nationale à même de « faire aboutir une résolution largement consensuelle, pour mettre fin à la crise nationale multiforme et dangereuse pour l'existence même de la nation algérienne». Lors de la réunion du conseil national d'avant-hier, le FFS a appelé tous les acteurs politiques et sociaux et toutes les forces vives de la Nation, sans exclusion, à s'inscrire dans le processus d'un dialogue inclusif, responsable et global, afin d'aboutir, sans plus tarder, à un compromis politique global et historique. Pour la réussite d'une telle démarche, le parti a jugé nécessaire d'appeler à créer un climat de détente et de confiance à travers certaines mesures d'apaisement, comme «la libération de tous les détenus politiques et d'opinion», «l'ouverture des champs politique, médiatique et des espaces de libre expression et de circulation», «la levée immédiate des entraves à l'action politique, syndicale, journalistique et associative» et la «libération de l'appareil judiciaire de l'emprise des injonctions du pouvoir et l'annulation de toutes les poursuites et mesures coercitives engagées d'une manière injuste et liberticide». K. A.