Malgré les opérations de déstockage de quantités de pommes de terre et leur injection sur le marché, le prix de ce produit de large consommation reste enflammé. Les professionnels assurent, pourtant, que le tubercule est disponible en quantités suffisantes et accusent les marchands de spéculation. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le prix de la pomme de terre connaît, depuis quelques semaines, une hausse spectaculaire. La rareté de ce produit de large consommation sur le marché s'est vite répercutée sur son prix. Une flambée que les professionnels expliquent par les mauvaises conditions métrologiques qui ont affecté, durant les dernières semaines du mois de février, la wilaya d'El-Oued, réputée pour sa production du tubercule. Selon eux, le soulèvement du vent de sable dans cette région durant quelques jours a empêché l'arrachage de la pomme de terre et l'approvisionnement du marché national. Résultat : perturbation de l'équilibre offre-demande, et augmentation du prix de ce produit de large consommation sur les étals. Afin de parer à cette perturbation, réguler le marché et stabiliser les prix, des quantités de pommes de terre ont été déstockées. Entamées début mars, les opérations de déstockage, a affirmé, samedi dernier, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, se poursuivent à travers quatorze wilayas du pays pour injecter les quantités nécessaires dans le marché national. Pourtant, la patate continue toujours à se faire désirer. Son prix reste enflammé sur les étals. Il oscille entre 65 et 85 dinars le kilogramme, suivant la qualité du tubercule. Une «résistance» que le président de la Chambre d'agriculture d'Aïn Defla, Hadj Djâalali, incombe à la spéculation dans certaines régions du pays, notamment dans la capitale où la densité de la population est importante. Aujourd'hui, assure-t-il, il n'y a ni rareté ni mauvaise distribution de ce produit. «S'il y avait réellement un manque de la pomme de terre, on ne l'aurait pas trouvée chez les vendeurs ambulants à des prix raisonnables : à 55 dinars le kilo pour la nouvelle production et à 45 dinars le kilo pour celle provenant du déstockage», dit-il. Il déplore, à cet effet, l'absence des services du contrôle économique et de la répression des fraudes du département du commerce qui, selon lui, ne jouent pas pleinement leur rôle. «Pourquoi ces services ne font pas des tournées aux marchés de gros et de détail pour contrôler les marchands et mettre fin à certaines pratiques, notamment la spéculation ?» s'interroge-t-il. Insistant sur la disponibilité du tubercule sur le marché national, Hadj Djâalali précise que ces quantités proviennent de la récolte d'arrière-saison de la région de Oued Souf, mais aussi des stocks de sécurité. Il annonce, d'ailleurs, l'arrivée prochaine de la pomme de terre primeur sur le marché, notamment celle de la wilaya de Mostaganem qui va certainement diminuer le prix de ce produit. Le président de la Chambre d'agriculture d'Aïn Defla note, par ailleurs, que la consommation de la pomme de terre baisse généralement durant le mois de Ramadhan, ce qui va contribuer, dit-il, «à baisser davantage son prix pendant ce mois». Ry. N.