Les élèves des trois paliers rejoindront aujourd'hui leurs classes, après une semaine de vacances d'hiver réduites afin d'être adaptées au contexte sanitaire. Le cours de l'année scolaire semble se poursuivre normalement, mais il n'empêche que le doute est toujours aussi présent dans l'esprit de nombreux acteurs de l'éducation nationale, qui disent s'inquiéter de l'impact du Covid-19 sur le niveau des élèves. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - En raison de l'apparition de la pandémie de Covid-19, les autorités ont dû, peu de temps avant la rentrée scolaire 2020-2021, revoir l'organisation du mode d'enseignement habituel, dans le but d'endiguer le virus. À côté de la mise en place d'un système sanitaire impliquant le strict respect des mesures barrières, le ministère de l'Education nationale a instauré un plan exceptionnel qui se concrétisera à travers l'application du système de groupe et de la réduction du volume horaire pour les élèves. À peine entrée en vigueur, cette nouvelle programmation des cours a été décriée par les syndicalistes et le personnel de l'éducation. Cet emploi du temps s'est révélé, selon ces derniers, plus chargé que la moyenne pour les enseignants. C'est sur ce point précis que le coordinateur national du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Zoubir Rouina, s'est attardé pour exprimer ses réserves vis-à-vis de ce système d'enseignement. D'après lui, la pression qui pèse sur les épaules des enseignants impactera négativement la qualité de leur travail. «Chose qui entraînera forcement une baisse du niveau déjà discutable des élèves des trois paliers», a-t-il estimé. Zoubir Rouina conviendra que le contexte sanitaire a exigé la mise en place d'un plan spécial pour assurer la continuité des cours, mais soutient que «l'application de ce protocole n'a pas mobilisé les moyens adaptés pour le rendre efficace». Le volume horaire imposé aux enseignants et la réduction du temps des cours pour les élèves sont un système contre-productif, souligne Zoubir Rouina. Pour ce syndicaliste, il est tout à fait possible de remédier à cette situation, en recrutant par exemple de nouveaux enseignants, mais aucune initiative n'a été opérée dans ce sens pour le moment. Pourtant, l'absence à répétition de nombreux enseignants atteints du Covid-19, a beaucoup perturbé les cours de cette année. «Plus de 20 000 d'entre eux ont déposé des dossiers au niveau du ministère, dois-je le rappeler», relève-t-il, ajoutant que chacun s'est absenté pendant 20 jours au moins, quarantaine oblige. Par conséquent, il estime qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'en fin d'année, les résultats soient satisfaisants. Le ministère de l'éducation nationale a, pour sa part, indiqué récemment que son département compte maintenir la stratégie en place, et ce, jusqu'a la fin de l'année scolaire. Il s'est, en outre, montré attaché au respect du protocole sanitaire dans les écoles, afin de terminer l'année dans les délais fixés. Concernant le volume horaire des enseignants, aucun changement n'est à l'ordre du jour. C'est ce qu'a relevé une adhérente au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Cette enseignante au primaire dénonce une pression de plus en plus intenable. Une surcharge explique-t-elle, qui s'est accentuée avec l'organisation des compositions qui a impliqué la correction des copies en un laps de temps très court. Appuyant les déclarations du coordinateur du CLA, elle aussi se dit inquiète des conséquences de ce système sur les résultats des élèves. «Et encore, nous ne sommes pas au bout de nos peines avec cette pandémie qui s'inscrit dans la durée», déplore-t-elle. La syndicaliste attend de la tutelle des solutions concrètes pour répondre à la détresse du personnel de l'éducation. «Les rencontres avec le ministre c'est bien, mais ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait une réponse palpable sur le terrain», précise-t-elle. M. Z.