Après une trêve d'une semaine, les élèves rejoignent leurs classes aujourd'hui. Le premier trimestre s'est achevé dans les délais, mais son cours a été gêné par d'innombrables couacs induits par un contexte sanitaire très sensible. Le courroux des travailleurs de l'éducation est, par conséquent, vite remonté à la surface après une relative accalmie. Actuellement, les syndicats ne cachent plus leur mécontentement face aux conditions socioprofessionnelles qu'ils jugent de plus en plus indécentes et dégradantes. Massiva Zehraoui – Alger – (Le Soir) – Il n'est, par ailleurs, pas exclu que cette colère s'exprime à travers des actions sur le terrain. Car, à peine le deuxième trimestre entamé, que les représentants des travailleurs en général et de l'éducation en particulier font état d'une situation intenable sur tous les plans. Le secteur de l'éducation nationale a été touché de plein fouet par la crise sanitaire. Dans le sens où cette situation inhabituelle a imposé l'instauration d'un nouveau système d'enseignement. Système qui a mis une forte pression sur le personnel éducatif. Plusieurs enseignants sont déjà montés au créneau pour dénoncer un volume horaire très chargé, dont l'impact touche les élèves en premier. Mais au regard de la pandémie qui perdure, les autorités comptent utiliser cette méthode qui consiste en la division de chaque classe en deux groupes. Faisant le point sur le déroulement de cette année scolaire, le coordinateur général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Zoubir Rouina, fait d'abord remarquer que celle-ci est inaccoutumée. A partir de là, il juge que pour l'heure «il serait anticipé que d'en ressortir une évaluation complète». L'impact de la pandémie sur le niveau scolaire des élèves ne peut pas non plus être mesuré, en sachant que «les compositions du premier trimestre n'ont pas encore eu lieu», précise-t-il. Zoubir Rouina rappelle, dans ce registre, que l'année scolaire a été entamée beaucoup plus tard que d'habitude, à savoir le 4 novembre 2020. Outre ce retard non sans conséquence, le syndicaliste relève que l'année 2019-2020 a précocement pris fin. «La suspension des cours qui a duré des mois a eu raison de la motivation des élèves», avance-t-il. D'ailleurs, il signale que ce n'est qu'après la mi-décembre que «la majorité des élèves est enfin entrée dans le bain». Evoquant les préoccupations du corps de l'éducation, le porte-parole du CLA dresse un tableau noir des droits des travailleurs, tant sur le plan professionnel que social. Il regrette que plus «on avance plus les droits des travailleurs sont bafoués». Le pouvoir d'achat est en constante érosion, déplore-t-il. «Il devient de plus en plus difficile pour un salarié, aujourd'hui, de joindre les deux bouts», a-t-il fulminé. Zoubir Rouina ajoute que les libertés syndicales ne sont pas en reste. «Toute voix qui s'élève pour défendre les droits des travailleurs est systématiquement étouffée», déplore-t-il. Ce dernier prévient qu'il est tout à fait possible que «l'on recoure à des actions pour attirer l'attention du gouvernement». Rappelons que les annonces de plusieurs syndicats autonomes dont ceux relevant de l'éducation nationale laissent prévoir un large mouvement de protestation, qui risque de chambouler, d'une manière ou d'une autre, les établissements scolaires. M. Z.