En présence du wali de Béjaïa, du P/APW Mehenni et du P/APC de Béjaïa, le directeur général du Craag, Yellas-Chaouche Abdelkarim, et le directeur général du CTC, Boumediene Oukaci, ont animé une conférence de presse à la salle des Congrès de la Wilaya au cours de laquelle les deux spécialistes ont abordé le dernier tremblement de terre de magnitude 5,9 sur l'échelle ouverte de Richter qui a frappé Béjaïa jeudi 18 mars à 1h04 mn. La rencontre des deux experts se veut une occasion de répondre aux inquiétudes de la population encore fortement traumatisée par l'intensité de la secousse qui, fort heureusement, n'a fait que des dégâts matériels et quelques blessés légers. Dans son intervention, le directeur général du Craag a expliqué que le séisme de jeudi est un phénomène normal qui fait partie de l'activité sismique comme tous les événements similaires d'une intensité de 5 degrés et plus enregistrés dans le nord de l'Algérie et qu'on ne peut prévoir avec précision. Le spécialiste a tenu à rassurer les citoyens en soulignant que la secousse majeure d'une aussi importante intensité est toujours suivie de répliques plus ou moins importantes. « Nous avons enregistré une centaine de répliques dont près de 80% sont inférieures à 2 et que le citoyen ne peut ressentir », tout en répondant aux inquiétudes de certains citoyens et d'autres rumeurs colportées sur l'éventualité d'un tsunami dans la région, en précisant qu'un tel phénomène ne pourrait se produire en Méditerranée contrairement au Japon ou l'Indonésie se trouvant dans le Pacifique et l'océan Indien. « Lors d'un séisme en mer, on peut observer sur les côtes un déferlement de très faibles vagues de moins d'un mètre contrairement au tsunami », a-t-il indiqué en substance. Il a également insisté sur l'importance de la prévention de ce genre de phénomènes naturels imprévisibles. « La prévention doit s'articuler autour du respect des normes sismiques dans toutes les constructions, sachant que le nord de l'Algérie est une zone à risque. » Sur les opérations d'expertise effectuées par ses services, le DG du CTC a fait savoir que sur un millier de bâtisses expertisées depuis le début des opérations, plus de 80% ne présentent que quelques désordres de maçonnerie. Le wali de Béjaïa, pour sa part, a souligné que les premières expertises ont touché les infrastructures routières, ferroviaires, les barrages et autres réservoirs d'eau qui ne présentaient aucun risque. S'agissant des bâtisses affectées par la forte secousse, les opérations se poursuivent pour faire un état des lieux et intervenir ensuite pour venir en aide aux familles touchées. Le président de l'Assemblée populaire de wilaya a, lui, annoncé la tenue, dans les tout prochains jours, d'une session extraordinaire pour examiner la situation induite par le sinistre. « Notre assemblée ne ménagera aucun effort pour venir en aide aux sinistrés. Une session extraordinaire de notre assemblée sera convoquée rapidement pour dresser un état des lieux et envisager une aide aux sinistrés », a déclaré le P/APW. A. K. Vive colère des habitants de la haute ville Des habitants de la haute ville de Béjaïa occupant le vieux bâti datant de l'ère coloniale sont sortis dans la rue dans l'après-midi d'hier, pour exprimer leur colère face à ce qu'ils ont qualifié de « laxisme » des autorités locales à leur tête le premier responsable de l'administration de wilaya, suite au violent séisme de jeudi. « Ni le wali ni le P/APC ne se sont déplacés pour s'enquérir de la grave situation que nous vivons depuis jeudi. Ces deux responsables ont promis de faire une visite à nos habitations durement affectées mais nous constatons amèrement qu'ils n'ont pas tenu leurs promesses. Nous avons peur de rentrer chez nous. Les responsables concernés se doivent de venir constater et reloger les familles », s'insurge l'un des habitants. Les protestataires ont, pour rappel, procédé à la fermeture de la route à l'aide de barricades. A. K.