L'offre saoudienne pour un cessez-le-feu «global» qui mettra fin à la guerre au Yémen (saluée par le gouvernement yéménite et rejetée par le mouvement «Ansarallah» dit Houthis, enregistre les réactions de l'ONU et la Ligue arabe qui ont appelé les différents belligérants à mettre fin au conflit. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a appelé à «un cessez-le-feu global» au Yémen, sous la supervision des Nations-Unies. Pour lui, «cette initiative donne aux Houthis une opportunité d'arrêter l'effusion de sang au Yémen, et de se transformer en véritables partenaires pour la paix», a-t-il indiqué. Les Houthis avaient récemment fait de l'ouverture de tout l'espace aérien et maritime du Yémen, une condition préalable à tout processus de dialogue. Cette proposition saoudienne garantit également le «versement des taxes et des recettes douanières relatives aux navires transportant des dérivés pétroliers vers le port de Hodeïdah», sur un compte joint géré par la Banque centrale du Yémen. Aussitôt annoncée, la proposition de Ryadh a été rejetée par un représentant des Houthis, Mohammed Abdelsalam, selon les médias. «L'Arabie Saoudite doit annoncer la fin de l'agression, et lever complètement le blocus (sur le Yémen), car mettre en avant des idées discutées depuis plus d'un an n'a rien de nouveau», a-t-il déclaré. La dernière proposition de Riyad intervient dans un contexte de recrudescence des attaques de drones et de missiles menées par les Houthis contre le territoire saoudien, notamment contre ses installations énergétiques. En outre, les Houthis mènent actuellement une offensive acharnée pour s'emparer de Marib, dernier bastion du gouvernement dans le nord du pays. Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, a salué l'initiative saoudienne. Pour sa part, la Ligue arabe a considéré l'initiative saoudienne comme «une étape positive pour parvenir à un règlement complet au Yémen, et une mesure qui démontre l'intention positive du royaume et ses efforts sincères pour apaiser les souffrances du peuple yéménite», a indiqué le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit. Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a également salué la proposition saoudienne, a déclaré son porte-parole adjoint Farhan Haq. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, travaille sans relâche, souligne-t-on, en vue d'obtenir un cessez-le-feu au Yémen, de rouvrir l'aéroport de Sanaa au trafic aérien civil, de permettre à davantage de carburant et de produits d'entrer dans le port de Hodeïdah, et de relancer le processus politique visant à mettre fin au conflit dans ce pays. Depuis que les combats se sont intensifiés au début du mois dernier, près de 15 000 déplacés ont afflué à Marib, centre de grands enjeux stratégiques, et beaucoup d'entre eux vivent dans des conditions précaires. Jusqu'à présent, le Programme d'aide humanitaire mis sur pied par les Nations Unies et leurs partenaires, n'a reçu que 374 millions de dollars américains, soit à peine 10 % des fonds dont il a besoin, a précisé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA). R. I.