Déjà sans la pandémie de Covid-19, qui a plombé l'activité économique comme jamais auparavant, la Bourse d'Alger n'a jamais été attractive. En conséquence, tel qu'il ressort du rapport de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), l'Autorité de régulation du marché financier, l'année 2020 n'a pas été plus brillante que les précédentes même si, en 2019, les échanges en bourse (en valeur et en volume) , avaient progressé bien que les transactions n'avaient globalement porté que sur un seul titre, celui de l'entreprise pharmaceutique Biopharm. Selon la Cosob, le marché financier, en 2020, n'a enregistré aucune opération ou émission de cession de valeurs mobilières sur le marché primaire, c'est-à-dire là où les émetteurs d'actifs financiers proposent des titres à des investisseurs en échange de capitaux. L'Autorité de régulation du marché financier n'a traité, toujours en 2020, que deux demandes d'introduction en bourse, des PME activant dans l'agro-alimentaire qui ont déposé officiellement des demandes de visa pour une levée de fonds par appel public à l'épargne, suivie d'introduction en Bourse. Il s'agit des sociétés Casbah spa et Viande de la Vallée spa, deux sociétés qui envisagent de procéder à une levée de fonds dont les montants sont, respectivement, de l'ordre de 600 et 440 millions de dinars. Ceci pour les titres de capital, c'est-à-dire émis par les sociétés par actions et englobent les actions et d'autres titres donnant ou pouvant donner accès au capital ou au droit de vote. Pour les titres de créances, durant l'année 2020, la Commission n'a délivré aucun visa pour l'émission des emprunts obligataires. De même, aucune obligation n'a été admise à la cote officielle de la Bourse d'Alger, selon le rapport de la Cosob qui signale , toutefois, une demande introduite par la société AOM Invest, une PME déjà cotée à la Bourse d'Alger, sollicitant un visa pour une opération d'émission des titres participatifs selon les principes de la finance islamique (dont la rémunération est basée sur le rendement espéré) , pour un montant de 2.5 milliards de dinars. Cette opération a reçu le visa de la Cosob sur la notice d'information provisoire le 1er juillet 2020. il s'agit de la première émission des titres participatifs sur le marché, est-il affirmé dans le rapport. Sur le marché secondaire, celui où s'achètent et se vendent des actifs financiers déjà existants, la Cosob a reçu une demande d'offre publique de retrait (OPR) présentée par la Société NCA Rouiba, portant sur le rachat de ses actions cotées en bourse, suivie d'une radiation du titre NCA Rouiba de la cote de la Bourse d'Alger. «Après examen, la Commission a donné son accord pour la réalisation de l'opération» et, ainsi, la radiation du titre NCA Rouiba de la Bourse d'Alger a été prononcée le 26 juillet de l'année dernière. Quant aux opérations sur titres, c'est-à-dire une initiative prise par une entreprise cotée en Bourse ou non cotée en Bourse et qui affecte les titres qu'elle a émis, la Bourse d'Alger a traité une seule opération de détachement du droit d'attribution suite à l'augmentation du capital de la société Alliance Assurances ,par incorporation des réserves et attribution d'actions gratuites. Au 31 décembre dernier, selon la Cosob, la capitalisation boursière globale de la Bourse d'Alger, c'est-à-dire la valeur de l'ensemble des actions des sociétés cotées à la Bourse d'Alger, s'élevait à 42,881 milliards de dinars, soit moins de 4,23% du montant de 2019. Une perte de valeur que la Cosob justifie par la baisse des transactions sur le marché en raison de la pandémie , et par la radiation du titre NCA Rouiba des cotations. «Comparativement au PIB, la capitalisation boursière représente un peu plus de 0,1% du PIB en 2020. Des chiffres qui renseignent sur la contribution insignifiante de la Bourse d'Alger dans le financement de l'économie», reconnaît l'Autorité de régulation du marché financier, la Cosob qui, sans le dire, insinue que le capitalisme algérien est encore à inventer. A. Maktour