La Bourse d'Alger est dans un état rachitique. C'est ce qui ressort du rapport annuel pour l'année 2019, publié par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Le document évoque un faible niveau de liquidités et un marché financier en manque de profondeur. La capitalisation boursière globale de la Bourse d'Alger s'élève à 44,777 milliards de dinars, un montant très en deçà des potentialités de l'économie nationale, largement dominée par le secteur bancaire en matière de financement. Elle représente moins de 0,5% du produit intérieur brut (PIB). Le volume global des échanges en Bourse se chiffrait à 249 696 titres l'année dernière, en hausse de 10,23% par rapport à l'année 2018. "Les échanges en valeur se chiffrent à 248 990 023 DA, soit une hausse de 20,8% par rapport à l'année 2018", indique la Cosob, relevant la stabilité du nombre de transactions réalisées en Bourse. Cependant, souligne le rapport, le nombre de transactions "reste tout de même très insuffisant, ce qui dénote le faible niveau de liquidités sur le marché". Bien que ces chiffres soient positifs, ajoute le document, "ils restent tout de même très insuffisants", puisque les échanges ont porté globalement sur un seul titre, en l'occurrence Biopharm. "Cette situation renseigne aussi bien sur le manque de la profondeur du marché financier que sur l'immense travail qui reste à faire par la place financière d'Alger en termes de démarchage, de vulgarisation de l'activité boursière et de l'éducation financière", estime la Cosob dans son rapport. Le nombre de comptes titres tenus est relativement stable depuis plusieurs années, mais en deçà des capacités potentielles de l'économie algérienne se maintenant à plus de 21 400 comptes. "Statistiquement, cela représente l'équivalent de 5 investisseurs pour 10 000 Algériens, ce qui est un chiffre très insignifiant", constate le rapport. Les personnes physiques représentent plus de 97% de l'actionnariat des sociétés cotées. Ces chiffres dénotent l'absence de la Bourse d'Alger de la liste des choix d'investissement potentiels qui sont offerts aux Algériens en général. "Insuffler une nouvelle dynamique au marché par l'admission de dizaines d'entreprises publiques et privées sera, entre autres, l'une des mesures à apporter pour améliorer l'attractivité de la Bourse pour drainer l'épargne des ménages", suggère la Cosob. La Bourse des actions d'Alger a du mal à être attractive. Le compartiment action du marché principal de la Bourse d'Alger n'a pas connu de nouvelles introductions depuis plusieurs années. Les titres qui y sont cotés sont au nombre de cinq, en l'occurrence l'EGH El-Aurassi, Saidal, Alliance Assurances, Biopharm et NCA Rouiba. La société NCA Rouiba a déposé auprès de la Cosob, le 19 mars dernier, une demande officielle portant sur un projet d'offre publique de retrait (OPR) de son titre de la Bourse d'Alger. Le compartiment PME, quant à lui, comporte toujours une seule société, AOM Invest spa en l'occurrence, admise en décembre 2018. Selon la Cosob, le titre AOM Invest n'a enregistré, durant l'année 2019, que trois transactions portant sur 280 actions, pour un montant s'élevant à 117 200 DA. Sur le marché primaire des obligations, la Cosob n'a délivré aucun visa pour l'émission des emprunts obligataires. De même, aucune obligation n'a été admise à la cote officielle de la Bourse d'Alger. "Sur le marché obligataire institutionnel (hors Bourse), il reste cinq emprunts obligataires : l'emprunt Fonds national d'investissement (FNI) dont la date d'échéance est prévue en 2024, deux emprunts MLA dont les échéances respectives sont 2020 et 2022, l'emprunt SNL dont l'échéance est prévue en 2021 et enfin l'emprunt SRH dont la date d'échéance est prévue en 2023", indique le rapport de la Cosob. La conjoncture économique actuelle, marquée par des difficultés financières, devrait favoriser la dynamisation de la Bourse d'Alger.