La Bourse d'Alger est dans un état rachitique. C'est ce qui ressort du rapport annuel 2020, publié par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Le rapport indique que la capitalisation boursière globale de la Bourse d'Alger s'élève à 42,881 milliards de dinars au 31 décembre 2020. Comparativement à la même période de l'année 2019, la Bourse d'Alger a perdu 4,23% de sa capitalisation. "Cette décrue est justifiée par la baisse des transactions sur le marché en raison de la pandémie et par la radiation du titre NCA Rouiba des cotations", explique la Cosob. La capitalisation boursière représente un peu plus de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2020. "Ces chiffres renseignent sur la contribution insignifiante de la Bourse d'Alger dans le financement de l'économie", fait remarquer le gendarme de la Bourse. Le rapport relève que le volume global des échanges a chuté de près de 64,83%, passant de 249 696 titres en 2019 à 87 796 l'année dernière. En valeur, les échanges ont reculé de 68,48%. "La baisse du niveau d'activité globale s'explique, en partie, par les effets économiques de la pandémie, mais principalement par la léthargie et la faiblesse endémiques qui caractérisent la Bourse d'Alger, en raison du manque de profondeur du marché et d'attractivité pour les entreprises et les investisseurs", souligne la Cosob. Cette dernière pointe le caractère marginal de l'activité de négociation pour propre compte par les opérations de contrepartie. "Ce constat contraste avec la pratique internationale où les institutionnels occupent une place prépondérante dans les échanges sur le marché", note le rapport qui relève, également, le chiffre insignifiant de comptes titres tenus, dont le nombre est relativement stable depuis plusieurs années. Il atteint 21 478 comptes, en 2020, avec une augmentation de 30 comptes titres, seulement. Statistiquement, cela représente l'équivalent de cinq comptes titres pour 10 000 Algériens. Les personnes physiques représentent plus de 97% de l'actionnariat des sociétés cotées. "Ces chiffres qui stagnent dénotent du manque d'attractivité de la Bourse d'Alger qui a besoin d'un nouveau souffle par la mise en place d'un vaste programme d'introduction d'entreprises publiques et privées pour améliorer l'attractivité de la Bourse et drainer l'épargne des ménages en faveur de la croissance et la transparence", affirme le gendarme de la Bourse. La place d'Alger s'avère, par ailleurs, être un marché financier très peu profond. Au 31 décembre de l'année dernière, la Cosob fait état de la cotation de quatre titres de capital et une ligne secondaire représentant un droit d'attribution sur le titre Alliance Assurances. Le titre NCA Rouiba a été radié des cotations le 26 juillet 2020. Le compartiment des PME de la Bourse d'Alger ne compte qu'une seule entreprise cotée depuis le 12 décembre 2018, la société AOM Invest, en l'occurrence. Le rapport indique que la Cosob a traité, en 2020, deux demandes d'introduction en Bourse, sur le marché PME. Deux PME, Casbah Spa et Viande de la Vallée Spa, ont déposé officiellement des demandes de visa pour une levée de fonds par appel public à l'épargne suivie d'introduction en Bourse. L'annonce, par le gouvernement, d'un programme d'introduction en Bourse notamment de deux banques publiques et les entreprises dépendant du secteur marchand de l'Etat "est à même de transformer l'année 2021 en un axe de travail important de même que l'émission de titres participatifs qui reste un signal fort de modernisation et de diversification des sources de financement", estime le président de la Cosob, Abdelhakim Berrah.