Pour les mois de janvier et février 2021, le bilan des brigades de contrôle des prix et de la répression des fraudes est de 250 785 opérations menées, qui ont abouti à 20 654 infractions constatées et 19 435 poursuites judiciaires. « Le consommateur a toutes les possibilités de déposer plainte lorsqu'il constate des faits irréguliers », a indiqué, hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale, Samy Kolli, directeur général de la régulation des marchés au ministère du Commerce. Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - La hausse exponentielle des prix des produits alimentaires ces dernières semaines est due au fait que le monde ait « connu une année très pénible, en particulier sur les plans économique et commercial », a indiqué Samy Kolli, DG de la régulation des marchés au ministère du Commerce. Selon lui, les prix boursiers ont pris « l'ascenseur », ajoutez à cela la « valeur du dinar qui a chuté », mais aussi le « coût du transport maritime » qui pose problème. Pour le commerce extérieur, explique-t-il, « un conteneur de 40 pieds, qui était à 4 000 dollars en 2020, est aujourd'hui à 14 000, voire 17 000 dollars, quand on arrive à obtenir une place sur le bateau ». Par ailleurs, le directeur général, se réjouissant du fait que les affaires reprennent, ainsi que le commerce, avec l'amélioration de la situation sanitaire, affirme que plusieurs mesures sont prises dans le cadre du programme du gouvernement, qui a repris à partir de la rencontre sur la relance économique, où nombre de secteurs sont en train d'«engager les programmes pour lesquels ils étaient retenus». Interrogé quant à l'efficacité des mécanismes de régulation, le directeur générale a indiqué que les mécanismes sont « les mêmes que ceux adoptés par le passé avec, toutefois, un programme de renforcement ». Le programme compte, entre autres : un marché d'envergure régionale à Mascara ouvert récemment, la mise en place de marchés de proximité dans le cadre des nouvelles cités, la redynamisation, depuis le début de l'année, de tous les équipements et les infrastructures commerciales aux niveaux local et régional. Aussi, 632 marchés inexploités sont à récupérer en coordination avec le ministère de l'Intérieur et d'autres encore, à l'instar de l'Industrie et de l'Agriculture. Au titre de la coordination intersectorielle en matière de régulation, le ministère du Commerce, selon Kolli, mène un travail avec celui de l'Agriculture pour « remonter les viandes et d'autres produits à partir des wilayas du Sud, qui disposent d'un potentiel extraordinaire. Sans oublier El-Oued et Biskra pour les produits frais». Le ministère ira-t-il jusqu'à un éventuel plafonnement des marges de bénéfices pour permettre l'arrivée sur le marché de produits à des prix raisonnables ? « Un travail est fait par nos brigades chargées de la répression des fraudes, et par les autres secteurs en matière de contrôle des prix », affirme Kolli. L'Etat peut intervenir également à plusieurs niveaux pour réguler le marché, notamment à travers « le Conseil de la concurrence, ainsi qu'un travail de coordination avec les autres départements, des experts et des universitaires », ajoute-t-il. Par ailleurs, l'année 2020 a été plus que bénéfique pour le département du commerce puisque elle a permis, selon l'invité de la Radio nationale, l'«intégration d'autres réflexes pour faire face à certaines pratiques et conduites indélicates de certains commerçants, en plus des contrôles inopinés sur les marchés qui seront également renforcés avec les commissions mixtes en coordination avec les services de sécurité ». Invité à expliquer la contradiction entre les déclarations de la tutelle et celles des producteurs par rapport à la pression que connaissent certains produits, l'interlocuteur se défend en disant que «des enquêtes spécifiques ont été menées (concernant les produits de première nécessité), en vue de mettre le doigt sur certaines pratiques, dont celle d'abus de position dominante », en promettant de « divulguer la conclusion et les recommandations du rapport final ». Assurant, par ailleurs, que la «disponibilité des produits fait partie du dispositif de régulation ». Le directeur indique que cette année, les agriculteurs et les éleveurs ont pris conscience des raisons qui ont généré la tension sur les viandes blanches (coût de l'aliment de bétail, manque d'élevage par peur générée par la Covid...) À propos des produits au prix plafonné, tels que l'huile (650 DA les 5 l) et qui se vend à des prix presque double sur le marché, le directeur général au ministère du Commerce recommande : « Quand on constate, il faut avoir un comportement civique. Le consommateur a toutes les possibilités de déposer plainte lorsqu'il constate des faits irréguliers, que ce soit aux Directions de commerce de wilayas ou les services de sécurité. Il peut se faire accompagner également par les associations .» A. K.