Les partis islamistes ont unanimement décidé de cautionner les élections législatives du 12 juin prochain en y participant, contrairement aux démocrates qui ont, eux, choisi le boycott, en attendant la position finale du FFS ce 3 avril, lors d'une réunion extraordinaire du conseil national. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les partis de la mouvance islamiste ne dérogent pas à leur habitude. Du MSP d'Abderrezak Makri au FJD de Djaballah, en passant par les mouvements Islah, Ennahda et El Binaa de Bengrina, ils ont tous décidé de participer aux élections législatives du 12 juin prochain, dans un contexte très particulier. Mais contrairement aux deux précédentes législatives, ces partis vont se présenter en rangs dispersés. En 2012, dans le sillage de ce qui est appelé le Printemps arabe, le MSP, El Islah et Ennahda ont constitué des listes communes sous une coalition appelée « Alliance verte ». Par opportunisme, ils se sont fondés espérant remporter le scrutin comme ce fut le cas dans des pays touchés par le Printemps arabe et où les islamistes avaient remporté les élections. En 2017, une autre alliance a été formée par le Front pour la justice et le développement (FJD), le mouvement El Binaa de Bengrina et le mouvement Ennahda. Les deux tentatives des islamistes de s'emparer de l'APN ont été vaines, puisqu'ils n'avaient remporté que quelques dizaines de sièges parmi les centaines que compte l'Assemblée. Cette fois-ci, chaque parti de cette mouvance a décidé d'aller tout seul à l'assaut des électeurs. Même si elle n'est pas écartée, la possibilité d'une alliance entre ces partis qui se sont retirés du mouvement populaire en l'accusant d'être mené par les laïcs n'est pas évoquée. Il serait peu probable qu'une alliance se fasse entre eux alors que les listes de candidatures sont en train d'être constituées. Connu pour son opportunisme (en 2009, il a présenté un candidat à l'élection présidentielle, en 2014, il a soutenu Ali Benflis et en 2019, il a soutenu le 5e mandat), le mouvement El Islah ne trouve plus d'allié au sein de cette mouvance. Le président d'El Binaa, Abdelkader Bengrina, fait déjà la campagne. Ces derniers jours, il a été au centre d'une « risée » pour avoir dénoncé les rencontres entre les dirigeants de partis politiques avec les ambassadeurs de certains pays européens notamment, avant de recevoir, le lendemain, l'ambassadeur de la France dans son bureau. Le président du MSP, Abderrezak Makri, exprime sa conviction que sa formation allait remporter les élections, tout en mettant en garde contre la fraude électorale. En cas de fraude, il menace de revenir au Hirak. Pour lui, les élections législatives ne sont pas en contradiction avec les revendications du Hirak qui rejette ce scrutin. Pendant ce temps, les partis de la mouvance démocratique (RCD, PT, UCP...) ont décidé de boycotter le scrutin. Les partis islamistes auront donc à se mesurer aux vieux partis du pouvoir, en l'occurrence le FLN et le RND, et les listes indépendantes qui se constituent un peu partout K. A.