Les enfants du Sahara Occidental sont engagés dans les «pires formes» de travail des mineurs dans les territoires occupés, a indiqué le département d'Etat américain, pointant du doigt le Maroc qui persiste dans sa surveillance excessive des personnes soutenant le droit des Sahraouis à l'autodétermination. Les lois relatives à l'âge minimum d'admission des enfants au travail (en vigueur en Maroc et imposées au Sahara Occidental occupé) «ne respectent pas les normes internationales et les programmes gouvernementaux qui ciblent le travail des enfants n'ont pas pleinement résolu le problème», relève le rapport 2020 du Département d'Etat sur la situation des droits de l'Homme dans le monde, rendu public à Washington. Le document souligne que «les enfants du Sahara Occidental sont engagés dans les pires formes de travail, y compris dans l'agriculture et le travail domestique forcé». Sur un autre chapitre, celui de la liberté d'expression, le département d'Etat rappelle que le Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'Homme (HCDH) «demeure préoccupé par les informations faisant état d'une surveillance excessive des défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes au Sahara Occidental». EN 2020, le HCDH a «continué de recevoir des informations faisant état de harcèlement et d'arrestations arbitraires de journalistes, blogueurs et défenseurs des droits de l'Homme couvrant des violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés». Le rapport note que les deux ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont mis en lumière des dizaines de cas dans lesquels la liberté d'expression était restreinte. Amnesty a fait état de restrictions arbitraires persistantes sur le droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques, en particulier des personnes soutenant le droit du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination. La même ONG a rapporté que les autorités marocaines rejetaient régulièrement les demandes d'enregistrement des groupes de défense des droits humains sahraouis. Le 2 janvier, les autorités marocaines ont empêché des représentants d'ONG sahraouies de célébrer la réception par la militante Aminatou Haidar du prix Right Livelihood Award 2019, rappelle le département d'Antony Blinken. Les autorités ont refusé aux militants l'accès aux lieux et ont forcé toutes les personnes présentes à quitter le siège de l'Association sahraouie des victimes de graves violations des droits de l'Homme commises par les autorités marocaines à Laâyoune occupée. S'agissant des conditions carcérales, le rapport qui s'appuie sur les témoignages de certains militants des droits de l'Homme affirme que «l'administration pénitentiaire réservait un traitement plus sévère, notamment aux personnes soutenant l'indépendance du Sahara Occidental». Citant des familles de détenus sahraouis, le département d'Etat affirme que ces prisonniers sont confrontés à «des conditions de détention inhabituellement dures». Selon le Centre Robert Kennedy, pour les droits de l'Homme, au 15 mai, le journaliste et militant sahraoui Mohamed al-Bambary était détenu avec 45 autres prisonniers dans une cellule exiguë. Il est rapporté aussi que les autorités de l'occupation ont refusé le droit de visite dans certains cas. Le rapport américain constate également que «la prison locale de Dakhla (occupée) restait surpeuplée et insuffisamment équipée pour offrir des conditions de vie appropriées aux détenus». Le SG de l'ONU dans son rapport de septembre sur le Sahara Occidental a indiqué que le HCDH avait reçu des informations faisant état de violations des droits de l'Homme perpétrées par des responsables gouvernementaux marocains contre des Sahraouis. Les organisations internationales et locales de défense des droits de l'Homme (au Sahara Occidental) ont affirmé que les autorités avaient rejeté de nombreuses plaintes pour abus, et se sont uniquement appuyées sur les déclarations de la police. Les responsables gouvernementaux n'ont généralement pas fourni d'informations sur l'issue des plaintes, déplore le département d'Etat. Au sujet du simulacre de procès des 23 Sahraouis arrêtés lors du démantèlement brutal du camp de Gdeim Izik en 2010, le rapport du Département d'Etat rappelle que HRW a fait part, le 9 novembre, de ses «inquiétudes quant au fait qu'un verdict antérieur (de l'année 2013) ait été rendu sur la base d'informations obtenues sous la torture». Des ONG, comme Amnesty International et des organisations sahraouies ont affirmé que le gouvernement marocain avait emprisonné des personnes pour des activités ou des convictions politiques, sous couvert d'accusations criminelles. Le rapport annuel de HRW soulignait que «les autorités ont continué à cibler, poursuivre, emprisonner et harceler de manière sélective les voix critiques, et appliquer diverses lois répressives, notamment relatives aux libertés individuelles», souligne le département d'Etat. R. I./Aps