De Tunis, Mohamed Kettou Au soir du vendredi, la situation sanitaire est devenue, selon les experts, fort préoccupante. En effet, la Tunisie a enregistré 1 623 nouveaux cas de contamination et 47 décès. Le ministre de la Santé publique, Fawzi Mehdi, est revenu sur la question dans sa conférence de presse périodique pour mettre en relief l'affluence de plus en plus grande dans les hôpitaux, où les services de réanimation tournent à plein régime. La rechute vient de la propagation, dans 16 gouvernorats (sur 24), du variant britannique qui compte pour 144 cas de contamination dans ces régions. Le plus inquiétant est que, selon une étude anglaise, le variant britannique est 64% plus mortel que le virus originel. Comme les chiffres l'indiquent, la situation est préoccupante puisque le taux des tests positifs a augmenté de 16% en 24 heures. La réaction des experts a été à la mesure de cette situation qualifiée « d'alarmante » par le Dr Sami Abdelmoumen, exerçant dans l'un des plus grands hôpitaux. Il a même lancé une mise en garde contre une troisième vague qu'il juge imminente. L'unique chance, dit-il, réside dans l'extension de la vaccination et le respect strict des gestes barrières. De son côté, un autre médecin, le Dr Rafik Boujedra, plaide pour un confinement général de deux semaines, tout en intensifiant la campagne de vaccination qui, d'ailleurs, évolue lentement. En trois semaines, les centres de vaccination tournent encore au ralenti, puisque le nombre des doses administrées n'a pas dépassé les 53 000 sur une population de 12 millions d'âmes. Vendredi, trois gouvernorats (Bizerte, Sidi-Bouzid et Zaghouan) ont pris des mesures régionales restrictives pour renforcer la lutte contre la propagation du virus. À Zaghouan, c'est le retour au confinement général pour deux semaines durant lesquelles tout sera à l'arrêt. Les mosquées et les établissements scolaires seront fermés, sans compter les cafés et les restaurants. En relation avec la situation générale dans le pays, certains experts tout autant que les observateurs attribuent ce rebond aux manifestations organisées, ces derniers jours, par les partis politiques, en particulier le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi et le Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi. M. K.