Alors que le spectre de la sécheresse est déjà là, et au moment où les hautes autorités du pays vont opter inéluctablement pour plus de rationalité dans les mois à venir et surtout pendant la période estivale, au niveau d'El-Esnam ; la préoccupation majeure des agriculteurs réside dans l'irrigation du plateau qui porte le nom de cette commune et qui s'étend sur une surface de 5 500 ha. Au niveau de cette partie est de la wilaya, alimentée en eau potable à partir du barrage Tilesdit, dont le volume d'eau est jugé pour l'instant des plus rassurants avec plus de 120 millions m3 sur une capacité globale de 165 m3, l'inquiétude des agriculteurs en particulier et de la population en général, elle qui tire profit de ce plateau avec des centaines d'emplois disponibles, reste la libération du quota d'eau réservé aux cultures maraîchères. Selon le président de l'association des agriculteurs du plateau d'El-Esnam, «Horizon 3 000», Mustapha Kaci, «des dizaines de maraîchers attendent le feu vert des responsables de l'Onid, l'Office national pour l'irrigation et le drainage qui gère ce plateau, pour l'entame de la campagne actuelle des cultures maraîchères. Actuellement, le retard mis dans les autorisations pour l'irrigation ne concerne pas uniquement les cultures maraîchères, mais aussi, les céréaliculteurs dont beaucoup ont déjà compromis à hauteur de 40% leurs cultures que ce soit en blé dur ou tendre, ou en orge ». Outre ces céréaliculteurs, beaucoup de maraîchers, selon le président de l'association, risquent de voir leur campagne actuelle compromise puisque ceux-ci ont déjà ramené les semis nécessaires, à l'instar de ceux qui sont venus lancer la culture de la tomate industrielle, si les autorisations d'irrigation ne venaient pas rapidement. «Pourtant, rappelle Kaci, même les autorités du pays ont axé leurs politiques agricoles dans les cultures intensives et industrielles à l'image de la tomate industrielle qui est génératrice d'emplois et de devises.» Contacté à cet effet, le directeur de l'Onid, Zenoudj, nous dira que le quota réservé à l'irrigation d'appoint pour les céréales était une priorité pour les pouvoirs publics, et cela s'est concrétisé sur le terrain puisque dès le mois de mars, une quantité de plus de 1 million de m3 a été dégagée pour l'irrigation des surfaces emblavées au niveau du plateau d'El-Esnam. Cependant, pour ce qui est des autres cultures maraîchères, un quota de 18 millions de m3 a été demandé mais jusqu'à présent, le comité interministériel n'a pas encore donné son feu vert, mais la campagne n'est qu'à ses débuts puisqu'elle s'étale du 1er avril au 31 décembre de chaque année. Pour ce qui est des céréaliculteurs qui n'ont pas bénéficié de l'irrigation d'appoint, ces derniers sont situés hors périmètre irrigué et présentement, vu la situation de sécheresse qui sévit au nord du pays, la quantité dégagée, suffira seulement pour les surfaces situées dans le périmètre irrigué. Une réponse qui ne semble pas satisfaire le président de l'association «Horizon 3 000» qui souligne que son cri d'alarme concerne ces dizaines de maraîchers qui ont préparé les sols pour les différentes cultures comme la laitue, le mange-tout, l'aubergine, la pomme de terre, la courgette, le poivron, le piment et, bien entendu, la tomate industrielle dont le retard dans le lancement de certaines variétés culturales est une question de jours. Y. Y.