Une grave crise secoue l'APC de Béjaïa. Il faut dire qu'un grand malaise couve au sein de l'assemblée depuis déjà la désignation du maire par intérim, Abdenour Tafoukt (FFS), en remplacement de Aziz Merzougui du même parti, suite à une suspension par le wali pour cause de «démêlés» avec la justice. Ils lui reprochent une mauvaise gestion, 17 élus sur les 31 que compte l'APC, de différentes tendances politiques représentées au sein de l'Assemblée, se sont constitués en un seul bloc, formant une nouvelle majorité. Ils n'ont pas cessé de multiplier les sorties publiques à travers des déclarations communes pour dénoncer «les agissements du P/APC par intérim et sa mauvaise gestion». Il convient de signaler que 3 autres élus sur les 33 que compte l'assemblée élue, l'ancien maire et l'un de ses adjoints ainsi qu'un autre élu, ont été suspendus par le wali pour «des affaires en justice». Ce dimanche, la majorité des élus est une nouvelle fois montée au créneau en décidant de « boycotter » la session extraordinaire convoquée par le maire pour la même journée. Dans sa déclaration informant de sa décision «surprise», le nouveau bloc d'élus qui estime que ladite session est organisée «en violation totale du code communal» a mis en garde le secrétaire général de la commune «censé être le garant de la réglementation et du respect de la loi, obligeant la tenue d'une session ordinaire tous les deux mois». Les élus majoritaires de l'opposition soulignent dans leur document que la décision de boycotter cette session extraordinaire a pour cause «l'agissement» du maire qui a décidé de tenir comme par surprise une séance de l'assemblée pour ce dimanche 11 avril, alors que les convocations ainsi qu'une partie des documents pour la rencontre n'ont été envoyés qu'en fin d'après-midi de jeudi pour ne parvenir que le lendemain vendredi aux élus». Il soupçonne «une manière sournoise d'empêcher toute procuration pour d'éventuelles absences (...), signe d'une grande agitation au point de recourir à un procédé aussi indigne qu'irresponsable», a-t-on dénoncé tout en rappelant qu' aucune séance de l'assemblée élue n'a été tenue depuis le 29 novembre 2020 « malgré notre demande à deux reprises pour la tenue d'une session extraordinaire durant le mois de mars précisément , en vue de l'adoption du budget primitif 2021 pour lequel toutes les propositions ont été finalisées par les commissions permanentes dont la présidence a été renouvelée conformément au code communal ». Le retard dans l'adoption du budget primitif 2021 est imputé par les élus de l'opposition au maire à qui il appartient, a-t-on soutenu, «de faire adopter le BP en toute responsabilité dans les plus brefs délais et dans le respect de la réglementation en vigueur». Le retard dans l'adoption, signale-t-on dans la même déclaration, qui a «provoqué un début de débrayage des fonctionnaires inquiets pour le fonctionnement et le paiement des salaires, à qui nous réitérons toute la solidarité exprimée sur les lieux-mêmes de la protestation, et mettons en garde contre toute forme de représailles». «La commune en perte de souveraineté ne réagit qu'aux injonctions de la tutelle, comme dernière mise en demeure pour l'adoption du BP 2021 ,au sujet de quoi nous n'avons pas cessé de l'interpeller», poursuit le groupe d'élus majoritaires à l'APC de Béjaïa. Les mêmes élus ont annoncé au passage avoir déposé une plainte contre le maire au lendemain du terrible séisme du 18 mars de Béjaïa pour «non-assistance à personne en danger». L'affaire a été reportée à deux reprises par la chambre administrative de Béjaïa, a-t-on appris . A. Kersani