Le budget primitif (BP) de la commune de Sidi Bel Abbès, pour l'exercice 2019, n'a toujours pas été adopté. La plénière de l'Assemblée populaire communale, tenue hier, consacrée notamment au BP, s'est clôturée sans l'examen et l'adoption de la totalité des points inscrits à l'ordre du jour, a-t-on constaté. Entamée tôt dans la matinée, cette session extraordinaire fut houleuse et a été marquée par des échanges assez vifs entre deux blocs d'élus. L'un, entièrement solidaire avec le maire, M. Toufik Adda Boudjellal, «inflexible» face aux exigences de ses détracteurs. L'autre, composé d'élus représentant plusieurs tendances politiques et réclamant une nouvelle répartition des postes au sein de l'assemblée comme préalable à une «normalisation» de la situation. Marquée, depuis presque une année, par un blocage qui n'a que trop duré, l'APC a programmé hier une autre session, la troisième du genre, pour tenter de mettre à plat toutes ces divergences. Cette session intervient à la suite d'une énième mise en demeure adressée par la tutelle au P/APC, en date du 17 décembre, à l'effet de prendre toutes les mesures nécessaires pour épuiser l'ordre du jour et, corollairement, procéder à l'adoption du BP. Selon le document en notre possession, un délai de cinq jours, prorogé de 48 heures, a été accordé aux membres de l'assemblée pour entériner les délibérations. Avec l'expiration de ce délai et le maintien de cette situation de blocage, le représentant de l'administration a avancé l'obligation légale de mise en application des articles 102 et 186 du code la commune. L'article 102 stipule : «En cas de dysfonctionnement de l'APC, empêchant le vote du budget, le wali assure son adoption et son exécution dans les conditions définies à l'article 186 de la présente loi». Alors que l'article 186 prévoit la tenue d'une autre session extraordinaire «si la période réglementaire d'adoption du budget est dépassée (…) Dans le cas où cette session n'aboutit pas à l'adoption du budget, le wali le règle définitivement». Dans ces cas de figure, le BP de l'année 2019 devrait être réglé incessamment par le chef de l'exécutif qui, dans une déclaration à la radio locale, a appelé, samedi, les élus à assumer leurs responsabilités et à relancer les programmes de développement local à l'arrêt depuis plusieurs mois. «Dans le cas où la situation de blocage persiste, des mesures exceptionnelles seront prises. Je n'admettrai pas une nouvelle année blanche à l'APC», a-t-il affirmé. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, en visite à Sidi Bel Abbès en novembre dernier, a qualifié d'«inadmissible» la situation de blocage que vit l'APC. S'adressant aux élus réfractaires au retour aux affaires du maire, M. Bedoui avait adressé une sévère mise en garde à ceux qui tentent par leurs «manœuvres» d'entraver la mise en œuvre du plan de développement du chef-lieu de commune. Cette mise en garde à l'adresse de certains élus de la majorité FLN intervenait, faut-il le préciser, quelques jours seulement après la réhabilitation du maire, Adda Boudjellal, dans ses fonctions. «Certaines parties dont les intérêts ne sont pas forcément ceux de la population continuent à entraver le bon fonctionnement de l'APC», nous a déclaré, hier, M. Boudjellal. «Je vais rendre compte à la tutelle du déroulement de la plénière et j'envisage de tenir une conférence de presse pour informer l'opinion publique et les électeurs de la ville de certaines vérités», a-t-il ajouté. Pour ses détracteurs, aucun compromis ne peut intervenir face à l'intransigeance du maire qui refuse de se séparer de ses adjoints au sein de l'exécutif communal. «Aucun terrain d'entente n'est possible et cela risque de provoquer la dissolution de l'assemblée», souligne M. Semoud, élu FLN, ouvertement opposé au maire.