Le plus vieux parti de l'opposition a organisé, hier au sein de son siège à Alger, une réunion de son conseil national, la quatrième du genre en l'espace de seulement deux mois. Pour les dirigeants du parti, cette réunion intervient « au moment où notre pays est paralysé par un statu quo politique insoutenable, alors qu'il se trouve confronté à une crise économique et sociale majeure qui touche gravement toutes les catégories de la population, notamment les plus démunis ». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - À l'ouverture des travaux de cette nouvelle session du conseil national, le membre de l'instance présidentielle du FFS, Hakim Belahcel, a dressé un tableau sombre de la situation générale du pays. Un constat que l'orateur résume avec ces mots : « Le pays est quasiment en faillite ! Les institutions comme tous les secteurs d'activité fonctionnent au ralenti quand ils ne sont pas à l'arrêt ». Il explique que les grèves et les mouvements sociaux qui se développement sur tout le territoire national, dans le secteur de l'éducation, de la santé, et des services publics reflètent cette déliquescence à tous les niveaux. À cela, il ajoutera le manque de liquidités au niveau de la poste, les coupures d'eau récurrentes, les pénuries de produits de base, qui traduisent, selon lui, une mauvaise gestion des autorités concernées. « Aujourd'hui l'on est en droit de s'interroger sur la compétence des gouvernants actuels à diriger le pays. La gravité de la situation se mesure à leur incapacité à juguler l'inflation, à stabiliser la monnaie nationale, et à sauvegarder l'emploi et le pouvoir d'achat des citoyens », a-t-il lancé. Enfonçant le clou, ce responsable du FFS a estimé que le pire de tout cela est de cacher à nos compatriotes la réalité des hypothèques qui pèsent à terme sur leur existence et celle de leurs familles. « Des réserves de change qui s'épuisent, un secteur des hydrocarbures mal exploité, sans perspective de valorisation et de diversification, et l'absence d'une vision et d'une stratégie pour assurer un développent économique durable, et garantir la sécurité et l'indépendance nationale », a-t-il poursuivi. « Seul le dialogue.... » Pour le FFS, l'espérance de sortir de cette situation catastrophique est ancrée dans le peuple algérien qui, comptant sur lui-même, continue à mener sa révolution pacifique pour le changement démocratique dans le pays, d'une manière soutenue et déterminée. Et d'accuser « certains cercles malveillants d'ici ou d'ailleurs » de vouloir détourner ce soulèvement révolutionnaire de sa vocation pacifique et patriotique, en lui instillant des desseins extrémistes malveillants, destructeurs de l'unité du mouvement. Il accuse, en même temps, des tendances lourdes au sein du pouvoir et de ses clientèles, qui s'ingénient à diaboliser et à stigmatiser ce soulèvement populaire pour maintenir l'ordre établi. Se disant convaincu que la majorité des Algériens n'ira pas voter le 12 juin prochain, l'orateur a souligné que le peuple algérien est plus que jamais « révolté par l'obstination du pouvoir à vouloir régenter ce soulèvement populaire pour la dignité et la liberté, par la répression, la multiplication des arrestations arbitraires et l'instrumentalisation de la propagande mensongère pour disperser ses forces à défaut de les anéantir, tout en continuant à dérouler sa feuille de route politique ». Alertant sur « les risques majeurs qui résulteraient du maintien de ces élections », le FFS a renouvelé son appel à l'ouverture d'un dialogue national inclusif et responsable pour sortir le pays de la crise. « Nous sommes convaincus que seule la construction d'un Etat fort, démocratique et social préserverait notre nation des scénarios prédateurs élaborés par des officines étrangères contre les intérêts suprêmes du peuple algérien », a-t-il dit, réaffirmant que « la voie du vrai dialogue devrait faire converger toutes les forces vives de la nation, pour aboutir à un compromis national et historique ». Invitant les décideurs à reconsidérer leurs priorités et adhérer à cet élan national en faveur du changement démocratique dans le pays, le FFS appelle à « l'arrêt de la gestion autoritaire de cette révolution pacifique, la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, l'ouverture des champs politique et médiatique, et la libération de l'appareil judiciaire de l'emprise du pouvoir exécutif ». K. A.