Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Hakim Belahcel, a appelé, hier, le pouvoir algérien à s'inspirer de l'exemple soudanais pour entrevoir une issue de sortie à la crise politique qui secoue le pays depuis le 22 février dernier. Dans une déclaration rendue publique, le responsable du FFS a affirmé que "l'exemple soudanais devrait inspirer les tenants du pouvoir réel en Algérie et les inciter à ouvrir un dialogue sérieux, inclusif, transparent et sans préalable, pour une transition démocratique effective". Tout en plaidant pour l'avènement d'une deuxième république et pour l'édification d'un Etat de droit et de liberté, le Dr Belahcel a estimé que ce processus ne peut aboutir sans la concession du pouvoir sur plusieurs volets, à commencer par "les mesures d'apaisement nécessaires à la réussite d'un tel dialogue comme la libération des détenus d'opinion et le respect des libertés d'expression, de réunion et de manifestation". La sortie du premier secrétaire national n'est pas anodine. Outre le fait qu'elle intervient à la veille de la commémoration du 20 Août, qui, souligne-t-il, "marque le primat du politique sur le militaire", elle s'inscrit en droite ligne avec la détermination de la rue à vouloir changer le système et ses symboles. En ce sens, le Dr Belahcel a indiqué que "le FFS tient à exprimer son fort engagement et sa ferme détermination à accompagner le peuple algérien dans sa lutte pacifique pour l'avènement de la deuxième république et l'édification d'un Etat de droit et de liberté". Etayant son argumentaire, il dira que la forte mobilisation du peuple soudanais a conduit à un début de dénouement de la crise, et ce, "après plus de huit mois d'une révolution populaire et une centaine de victimes parmi les manifestants". Tout en rendant hommage au peuple soudanais, à sa classe politique et à sa société civile, le Dr Belahcel a relevé le "lourd sacrifice du peuple soudanais face à un régime dictatorial qui a réprimé, emprisonné, condamné sans jugement, torturé et assassiné froidement des citoyens désarmés". Mais, note-t-il, "ces sacrifices ont réussi à infléchir la junte militaire, qui refusait toute transition et tout transfert de pouvoir aux civils". Le Dr Belahcel, qui déplore "le soutien de certains gouvernements qui ne souhaitent pas le succès de cette révolution populaire (soudanaise, ndlr) contagieuse pouvant menacer leurs intérêts stratégiques et économiques dans la région", s'est dit "conscient des difficultés à réaliser une véritable transition démocratique au Soudan", non sans exprimer son encouragement pour les acteurs "qui ont obtenu cette issue politique à persévérer dans cette voie et à redoubler d'efforts pour rendre ce processus irréversible".