Le président du Front El Moustakbal a émis quelques réserves quant à la manière dont l'Anie a traité les dossiers de candidature aux prochaines élections législatives. Il a estimé en outre que l'abandon de l'activité politique par les jeunes est dû à plusieurs facteurs, dont la rupture de confiance et le discrédit jeté sur l'activité politique et l'acte de vote. Commentant la soumission des marches du Hirak par le ministre de l'Intérieur à autorisation, Belaïd indique qu'«on ne peut résoudre des crises par des lois ou de manière administrative », tout en appelant la classe politique à faire preuve de sens de responsabilité. Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - 60% des listes présentées par le front El Moustakbal, en prévision des prochaines élections législatives du 12 juin prochain, ont été validées par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), selon son président Abdelaziz Belaïd qui intervenait, hier, au forum de la Radio nationale. Cependant, l'invité du Forum de la Chaîne 1 évoque quelques incohérences et irrégularités enregistrées à travers quelques wilayas, affirmant à ce propos que « les anciens réflexes et pratiques du temps passé subsistent encore au niveau de l'administration. Cet état de fait a motivé les explications demandées et réserves formulées par le responsable du Front El Moustakbal auprès du président de l'Anie, lors de leur récente entrevue. « Il y a une différence dans la manière de traiter des dossiers d'une wilaya à une autre. Au niveau de certaines wilayas, il y a eu des dépassements. Certaines candidatures ont été rejetées sans argument valable et légal», a indiqué Abdelaziz Belaïd, précisant, dans la foulée, qu'il a demandé des éclaircissements au président de l'Anie, Mohamed Charfi, quant à certains arguments notifiés dans les refus. Abdelaziz Belaïd affirme en outre que son parti a adressé des recours aux tribunaux administratifs qui ont décidé d'enregistrer certains et de rejeter d'autres dans certaines wilayas, en vertu de l'article 200 de la loi électorale. Interrogé quant à l'attention retenue par les listes indépendantes cette fois plus que par le passé, Belaïd estime qu'on ne peut construire l'avenir d'un pays avec les indépendants, estimant que cela est dû « à la rupture de confiance entre le citoyen et l'administration, le discrédit jeté sur l'activité politique et l'urne ». Par ailleurs, l'invité de la Chaîne 1 affirme qu'il est impossible de construire une économie forte sans passer par la stabilité politique et sociale. « Il est impossible de construire une économie forte sans institutions stables, gage d'un Etat fort qui instaure la confiance », a-t-il estimé, tout en réfutant la politique d'exclusion qui ne génère que « violence et mépris ». Interrogé en outre sur le fait que le ministre de l'Intérieur ait soumis les marches du Hirak à une autorisation préalable, le chef du Front El Moustakbal estime que « la solution à toutes les crises est dans le dialogue. La soumission des marches à une autorisation est inconcevable et irréalisable. Cela se fait avec des partis politiques, des syndicats et autres organisations », tout en précisant qu'au sein de son parti, un crédit est accordé au dialogue politique. « On ne peut résoudre des crises par des lois ou de manière administrative », a-t-il ajouté. Belaïd a souligné que son parti poursuivra sa lutte pour que l'Autorité nationale chargée des élections soit élue, affirmant que sa création en est déjà une étape importante. Le chef du Front El Moustakbal a estimé que le partenariat avec l'Autorité nationale indépendante des élections doit s'incarner par une coordination et une concertation mutuelle et constante en vue d'organiser le processus électoral dans la transparence pour aboutir à un Parlement légitime. A. K.