La joie suscitée par l'annonce de la réouverture partielle de l'espace aérien a très vite laissé place à une grande déception. Depuis l'annonce des modalités pratiques et des conditions imposées aux voyageurs, la communauté algérienne établie à l'étranger ne cache ni sa colère ni sa grosse déception. La destination Algérie est jugée trop chère : en plus du billet, les passagers devront payer les frais d'hébergement dans un hôtel et le test antigénique à la fin du confinement. Air Algérie, de son côté, annonce mettre à disposition des passagers un « pack confinement » estimé à 50 000 dinars englobant le prix du billet, les frais d'hébergement et le coût du test. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Une semaine après l'annonce de la décision de rouvrir partiellement l'espace aérien, l'euphorie a vite laissé place à l'incompréhension et à la désillusion. Le communiqué de la chefferie du gouvernement, précisant les conditions pour une possible entrée sur le sol algérien, a fait l'effet d'une douche froide sur la communauté algérienne établie à l'étranger. Sur les réseaux sociaux, ils étaient très nombreux à exprimer leur frustration. À l'unanimité, c'est le coût du voyage qui est pointé du doigt. La question est sur toutes les lèvres : combien coûtera la destination Algérie ? Depuis que les conditions d'accès au territoire algérien sont connues, les passagers savent qu'en plus de leur billet d'avion, ils devront s'acquitter non seulement du prix du test PCR effectué 36 heures avant l'embarquement mais également des frais engendrés par le confinement obligatoire dans un hôtel, outre le prix du test antigénique obligatoirement effectué au bout de cinq jours. À combien cela pourrait-il revenir ? Depuis lundi, les estimations les plus farfelues sont faites. Les internautes avancent des coûts dépassant les 1 000 euros par personne, incluant l'ensemble des frais à engager pour pouvoir rentrer en Algérie. Une fois le billet, l'hébergement et les tests réglés, les voyageurs n'habitant ni Alger, ni Constantine, ni Oran vont, encore une fois, devoir engager des frais pour rejoindre leurs lieux de résidence pour ceux n'habitant pas ou n'ayant pas de famille dans les trois villes dont les aéroports ont été retenus dans le cadre de la réouverture partielle. Autre raison invoquée pour contester ce confinement obligatoire, le facteur temps. Pour un séjour de quinze jours, les voyageurs en perdront cinq en isolement et peut-être le double si le test effectué à la fin du confinement s'avère positif. Autre question qui fait débat : pourquoi n'avoir pas dispensé les personnes vaccinées de toutes ces exigences ? Pour sa part, la compagnie nationale, seule habilitée pour le moment à effectuer les vols depuis uniquement quatre capitales et vers seulement trois aéroports en Algérie, n'avait encore établi ni plans de vols ni politique tarifaire. Jusqu'à hier, elle était en attente de décisions que devait prendre le comité chargé de piloter cette opération. Ses membres ont proposé ce qu'ils appellent le « pack confinement» aux personnes désireuses de rentrer en Algérie. Son coût est estimé à 50 000 dinars et inclut, outre le billet, les frais d'hébergement et celui du test antigénique. Air Algérie n'avait, jusqu'à hier, pas établi de listes de vols ni d'ordre de priorité pour les éventuels passagers. Un planning très attendu par la communauté algérienne qui, en plus de contester le coût de la destination Algérie, n'a pas manqué de commenter le nombre de vols jugés trop peu nombreux pour répondre à la forte attente des milliers d'Algériens privés de se rendre en Algérie depuis plus d'une année. À cela s'ajoute l'incompréhension exprimée par les Algériens qui ne résident pas dans les pays avec lesquels le trafic aérien est appelé à reprendre. Beaucoup s'interrogent sur les critères ayant mené au choix de la France, de la Turquie, de l'Espagne et de la Tunisie alors que d'autres pays avec une grande concertation de la communauté algérienne ont été exclus. La colère est telle que sur les réseaux sociaux, des appels au boycott pur et simple des vols programmés sont lancés. N. I.