Alors qu'ils sont en attente des verdicts du Conseil constitutionnel au sujet de leurs nombreux recours, près de 400, les partis et autres porteurs de listes indépendantes aux élections législatives anticipées du 12 juin passé, ont un œil braqué sur le prochain exécutif. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Ils ne le disent pas ouvertement mais il est facilement perceptible dans leurs «demi-mots» et leurs «hésitations», puisque le prochain exécutif est dans l'esprit de tous les partis ayant arraché des sièges à l'Assemblée populaire nationale, voire même des nouveaux députés indépendants qui veulent peser sur l'échiquier politique. Et pas que les gros bras comme le FLN, le RND, front el Moustakbal, MSP et el Binaa qui se sont accaparés du gros des sièges en jeu puisque même les micro-partis, une huitaine, n'ayant pu avoir que de maigres moissons, trois sièges, deux sièges et un siège respectivement. Certes, ils soutiennent être en attente du verdict du Conseil constitutionnel concernant les nombreux recours, plus de 400, qu'ils ont déposés, des sentences qui risquent de chambouler quelque peu les résultats préliminaires annoncés mardi dernier par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections, mais ils ne perdent pas de vue la perspective de la formation du nouvel exécutif. Hier dimanche, un cadre dirigeant d'un parti parmi les grands vainqueurs de ce scrutin, avouait à demi-mot que le parti devait réunir son bureau national, au plus tard, aujourd'hui lundi pour discuter, entre autres, de contacts à entreprendre avec les autres partis vainqueurs en vue du sujet du futur exécutif. Et à notre interlocuteur de se faire plus précis, affirmant qu'il s'agira de «discuter autour d'un gouvernement que coordonnera un Premier ministre». Une option «qu'imposent, selon lui, les résultats, quoique préliminaires, des dernières législatives anticipées» avec la victoire du duo RND-FLN et la percée des indépendants dont nombreux ont d'ores et déjà signifié leur ralliement derrière le chef de l'Etat. Autrement dit, lâche encore notre interlocuteur, «il n'y a d'autre option pour le parti que de s'arrimer à la future alliance présidentielle dont les contours se dessinent d'ores et déjà». Une logique «entriste» qu'avoue un autre cadre dirigeant d'un parti, islamiste, celui-ci. «Nous nous focalisons sur le sort qui sera réservé à notre dizaine de recours déposés auprès du Conseil constitutionnel», tente-t-il de changer de sujet de notre conversation, avant de céder, sous notre insistance. «Nous avons le souci de faire barrage aux opportunistes qui s'expriment déjà», explique-t-il. Pour sa part, le coordinateur de l'association nationale el Hisn el matine ne compte pas rester en marge de ces tractations en vue de la constitution du tout prochain gouvernement. Revendiquant d'ores et déjà près de 27 sièges de député, Yacine Merzoug ne cache pas son ambition de peser lourdement sur l'échiquier politique national. Comment ? En «subtilisant» la première place au FLN, lui qui réitère son ambition de «dépasser» le vieux front du pouvoir en termes de représentation parlementaire, faisant part de demande de ralliement à son projet de plusieurs députés indépendants mais également de ceux élus sur des listes de partis. Deux d'entre ces derniers, le Front de la bonne gouvernance et le Parti de la voix du peuple se sont d'ores et déjà mis dans le bain, peut-être par crainte de voir leurs six députés leur faire fausse route. Surtout que la perspective de voir cette organisation se muer en parti présidentiel est distillée ici et là. Ce que Merzoug écarte, du moins «présentement», sans, toutefois, exclure totalement l'option dans un proche avenir. Et dans sa lancée, le coordinateur d'El Hisn el matine «presse» le chef de l'Etat à nommer un Premier ministre, lui signifiant sa disponibilité à être «derrière». M. K.