Les choses s'accélèrent pour la formation du nouveau gouvernement. Après la proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a présenté la démission de son gouvernement au chef de l'Etat. Ce dernier lancera, à partir d'aujourd'hui, des consultations en vue de former le nouvel Exécutif. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Après donc l'annonce des résultats du scrutin du 12 juin, place à la formation du nouveau gouvernement qui, selon toute vraisemblance, sera composé de ministres issus de plusieurs partis politiques, dont les islamistes qui ont raflé plus de 100 sièges de députés. En effet, le Président Abdelmadjid Tebboune engagera, dès aujourd'hui, des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives, selon l'ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué. La future Assemblée sera constituée de six groupes parlementaires dont le plus faible (le mouvement El Binaa) dispose de près de 40 députés. Les résultats proclamés font ressortir que le parti du Front de libération nationale (FLN) reste toujours en tête avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 65 sièges et du Rassemblement nationale démocratique (RND) qui a remporté 58 sièges. Vient ensuite le Front El Moustakbal avec 48 sièges suivi par le Mouvement El Binaa avec 39 sièges. Des observateurs s'attendent à la formation d'une majorité parlementaire favorable au chef de l'Etat, constituée autour du FLN-RND-El Binaa dont les dirigeants ont déjà annoncé leur allégeance à Tebboune, en plus des indépendants qui ont, eux aussi, annoncé leur adhésion au programme du Président. Avec un total de 279 députés sur les 407 que compte l'APN, ces quatre partis (FLN-RND-El Binaa-indépendants) assureront une majorité tranquille au chef de l'Etat pour gouverner. Le MSP, avec ses 65 sièges, vient d'appeler à la formation d'un gouvernement d'union nationale, en dénonçant «la fraude systématique des résidus de la issaba» qui a «privé le parti de sa victoire». Contestant les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, ce parti islamiste affirme qu'il s'agit de résultats du «fait accompli», appelant à une véritable transition démocratique. Il est donc fort à parier que cet ancien membre de l'Alliance présidentielle autour de Bouteflika soit amené à jouer un rôle d'opposition parlementaire. A souligner que le lancement des consultations fait suite à la proclamation des résultats définitifs des élections législatives et la démission du gouvernement conduit par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Ce dernier a, en effet, présenté ce jeudi la démission de son gouvernement au président de la République, conformément aux dispositions de la Constitution. Djerad a été chargé de gérer les affaires courantes du gouvernement jusqu'à la formation d'une nouvelle équipe. Dans son article 103, la Constitution stipule que le gouvernement est dirigé par un Premier ministre lorsqu'il résulte des élections législatives une majorité présidentielle et est dirigé par un chef du gouvernement lorsqu'il résulte des élections législatives une majorité parlementaire. S'il résulte des élections législatives une majorité présidentielle, le président de la République nomme un Premier ministre et le charge de lui proposer un gouvernement et d'élaborer un plan d'action pour la mise en œuvre du programme présidentiel qu'il présente au Conseil des ministres, puis à l'APN. Si les élections sont remportées par une majorité parlementaire, le président de la République désigne un chef du gouvernement issu de la majorité parlementaire et le charge de former son gouvernement et d'élaborer le programme de la majorité parlementaire. Si le chef du gouvernement, ainsi désigné, ne parvient pas à former son gouvernement dans un délai de trente jours, le président de la République désigne un nouveau chef du gouvernement et le charge de former un gouvernement, prévoit encore la loi fondamentale. K. A.