La crise sanitaire, qui s'est greffée à la dégringolade des prix du pétrole, n'aura pas été sans impact sur les bénéfices de la grande compagnie pétrolière nationale, Sonatrach. Celle-ci a, en effet, vu son chiffre d'affaires global baisser de 34% en 2020, par rapport à l'année 2019. C'est ce qui ressort du bilan des activités de Sonatrach pour l'année 2020 ainsi que les cinq premiers mois de 2021. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Le directeur de la gestion des performances au sein de cette compagnie, Mohamed Boutaleb Rouchdi, a cependant souligné, hier, lors d'une conférence de presse organisée à cet effet au siège de Sonatrach, qu'avec la reprise de la demande qui a caractérisé les premiers mois de 2021, tous les indicateurs portent à croire que cette année sera prometteuse. Il a précisé que cela se traduit par une amélioration du rendement depuis le début 2021 jusqu'à fin mai, avec un bénéfice qui se situe actuellement à 12,6 milliards de dollars. Il a indiqué que la société nationale des hydrocarbures aurait pu accuser des pertes plus conséquentes, si toutefois Sonatrach n'avait pas «actionné un certain nombre de mesures urgentes afin de maintenir un équilibre financier». Dans ce registre, celui-ci a relevé qu'en termes d'optimisation des charges et de réduction des coûts d'exploitation, les efforts engagés par le groupe ont permis «une réduction de la consommation intermédiaire de l'ordre de 25%», passant ainsi de 1 145 milliards de dinars en 2019 à 860 milliards de dinars en 2020. S'agissant de la fiscalité, elle a connu, d'après le même responsable, une diminution estimée à 31% en 2020, comparativement à l'année 2019, conséquence de la baisse du chiffre d'affaires, expliquera-t-il. Le P-dg de Sonatrach, Toufik Hakkar qui s'exprimait lors des travaux de cette conférence, a souligné que Sonatrach a «pris des mesures strictes, notamment la révision du plan des projets d'investissement à court et moyen terme». Cela a aussi nécessité, rappelle-t-il, « le lancement de la réduction des coûts d'exploitation pour tenter de les rationaliser et le recours à la production et aux prestations nationales pour économiser les devises». Toufik Hakkar a assuré, sur un autre plan, que Sonatrach a pu optimiser des capacités en termes de production des produits dérivés du pétrole, dans l'optique de mettre fin à l'importation. L'opération a été entamée, précise-t-il, à travers la réhabilitation de deux raffineries, l'une à Alger et l'autre à Skikda. Dans la foulée, Toufik Hakkar a spécifié que le groupe travaille dans le sens de compenser les exportations, et ce, en mettant sur pied plusieurs projets. Il citera l'exemple de la raffinerie de Hassi Messaoud qui sera réceptionnée en 2024. Il fera également part d'un mégaprojet qui est actuellement à l'étude, et qui porte sur les industries pétrochimiques. Toufik Hakkar a, par ailleurs, indiqué qu'en 2020, «on a pu dépasser les deux millions de dollars en matière d'investissements en Libye, en Tunisie et au Niger». Il tient à rappeler que malgré les difficultés rencontrées par le groupe, les investissements n'ont jamais été interrompus. Il a néanmoins signalé qu'en ce moment, le contexte n'est pas propice à l'investissement. Evoquant, dans ce sens, la loi sur les hydrocarbures, Toufik Hakkar a expliqué que le problème ne se pose pas au niveau de son attractivité ni de la flexibilité de ses textes, mais bien dans le contexte actuel, lequel est clairement «défavorable à l'investissement et à l'exploitation». M. Z.