Les différentes factions qui s'opposent au secrétaire général du parti du Front de libération nationale tentent de se mettre en synergie à l'effet d'avoir la tête de Abou Elfadhl Baâdji qui, selon elles, a fait «pire que ses prédécesseurs». Les jours de Abou Elfadhl Baâdji à la tête du parti FLN sont-ils comptés ? L'on est tenté de le croire tant les diverses ailes de l'opposition à l'intérieur du vieux front du pouvoir, jusque-là agissant chacune à sa manière et suivant un objectif, veulent se mettre en rangs serrés à l'effet de déloger l'actuelle direction, à leurs yeux «illégitime» et ayant «humilié» le front lors des dernières législatives anticipées. En effet, ces groupes de pression se retrouveront dans un conclave la fin de la semaine en cours au niveau de la capitale. C'est ce que nous avons appris, hier, d'un ancien cadre dirigeant du parti. Ainsi, le groupe de Blida, qui avait organisé il y a une vingtaine de jours de cela, un conclave au niveau de la ville des Roses et qui est à l'origine du rassemblement de contestation tenu samedi dernier devant le siège national du vieux front à Hydra, sur les hauteurs de la capitale, se retrouvera avec ceux des membres de l'actuel bureau politique qui ont, soit démissionné comme Abdelkrim Korichi ou ceux dont les activités ont été gelées à l'image de Mohamed Allioui et de Mahmoud Khoudri et de Ahmed Bénai. Un trio auquel il faudra ajouter l'ex-maire de Hydra, Nacer Farah, qui vient de se voir signifier le gel de ses activités au sein du BP pour avoir pris part au fameux conclave de Blida et au sit-in de contestation du samedi écoulé. Il faudra également relever la démission, en mai dernier, du désormais ex-chef de cabinet du secrétaire général du parti, Mohammed Ammari. Ce qui fait que le bureau politique qui, ajoute encore notre source, «ne s'est réuni que sept fois en un peu moins d'une année alors que les statuts du parti exigent deux réunions mensuelles à tenir obligatoirement, se retrouve considérablement tronqué, avec à peine une dizaine de membres encore en exercice». Ce qui fait que, fait remarquer notre interlocuteur, lors de sa dernière réunion, «aucune photo de cette activité ne figure sur le site du parti contrairement à l'accoutumée, manière de camoufler ces nombreuses défections». Notre source précise que lors de la réunion de cette fin de semaine à laquelle le groupe des sénateurs opposés au secrétaire général du parti prendra part, il sera question de procéder à la collecte des signatures à l'effet de convoquer une session extraordinaire du comité central qui aura, entre autres, à décider de la mise à l'écart de Baâdji et l'installation de la commission de préparation du 11e congrès du parti. Autre grief retenu contre le secrétaire général du FLN : sa gestion unilatérale des affaires du parti. Notre source cite, à titre d'exemple, la «non-association» des membres du bureau politique à la décision de prendre part aux consultations lancées par le président de la République, à celle de participer au gouvernement et les nominations aux divers postes au sein des structures de la nouvelle Assemblée populaire nationale. Une démarche de nomination à laquelle les membres du groupe parlementaire au sein du Conseil de la Nation se sont farouchement opposés en imposant l'option du vote, rappelle enfin notre interlocuteur. Et ces sénateurs s'apprêteraient, dit-on de même source, à rendre publique une déclaration à travers laquelle ils inviteront le secrétaire général du parti FLN à quitter son poste, exhortant, par là même, les membres du comité central à lui retirer leur confiance. À cela s'ajoutent les résultats du parti aux dernières législatives anticipées qu'ils jugent «catastrophiques» et la «gestion chaotique» de la phase post-élections avec, conclut notre source, une présence «rachitique» au gouvernement dont Baâdji avait pourtant réclamé le poste de coordinateur (Premier ministre), et la perte du perchoir de l'Assemblée populaire nationale. M. K.