Les partis membres de la toute nouvelle Alliance présidentielle ont dû passer une très mauvaise fin de semaine, privés qu'ils sont, et coup sur coup, d'une présence significative au nouveau gouvernement et du perchoir de la nouvelle Assemblée populaire nationale au sein de laquelle ils détiennent, pourtant, une majorité confortable qui leur aurait permis d'agir et de manœuvrer en toute sérénité. A contrario de tout ce qui a été dit et redit, le nouveau gouvernement est frappé du sceau d'une très faible présence partisane, faisant la part belle aux technocrates et autres indépendants. Le staff gouvernemental que pilote Aïmen Benabderrahmane, composé de 33 membres dont deux ministres délégués, comporte moins d'une dizaine de ministres issus de partis politiques. Soit moins du tiers, alors que les partis vainqueurs des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, ceux qui avaient signifié leur ralliement derrière le président de la République dans une nouvelle alliance présidentielle, tablaient sur un minimum d'une quinzaine de postes ministériels qui leur seraient octroyés. Surtout que le chef de l'Etat avait, lors de ses consultations en vue de la constitution de ce nouvel exécutif, avait demandé aux présidents du FLN, du RND, du MSP, du front el Moustakbal, du mouvement el Binaa des listes de leurs cadres. Ce qui avait fait croire à nombre de ces partis, une présence plus significative dans le futur gouvernement. Finalement, les Abou Elfadhl Baadji, Tayeb Zitouni, Abdelaziz Belaïd et autre Abdelkader Bengrina ont dû subir une véritable douche écossaise à l'annonce, mercredi dernier en fin d'après-midi, de la composante de l'équipe de Aïmen Benabderrahmane. Les quatre partis arrivés respectivement premier, quatrième, cinquième et sixième à l'issue du dernier scrutin législatif, n'ont obtenu que six postes ministériels. En effet, le vieux front du pouvoir s'est vu attribuer trois ministères dont celui de l'Industrie, de l'Environnement et, celui de la Pêche et des Productions halieutiques, lui dont le secrétaire général réclamait, à demi-mot, il est vrai, la part du lion. Le RND, pour sa part, ne s'est vu accorder que deux postes ministériels dont celui de la jeunesse et des sports qu'il avait sous sa coupe lors du gouvernement que pilotait Abdelaziz Djerrad. Quant au front el Moustakbal et au mouvement el Binaa, ils ont été gratifiés d'un seul département ministériel chacun, eux qui tablaient sur un minimum de trois ministères pour chacun d'eux. Et la désillusion de ces partis ne s'arrête pas là puisqu'ils ont été privés de la présidence de l'Assemblée populaire nationale. Notamment le FLN et le front el Moustakbal qui ont été, contraints à l'ultime instant, de soutenir le candidat du «consensus» désigné ailleurs parmi les nouveaux parlementaires indépendants. Le parti que préside Belaïd a été contraint de subir un affront de plus en retirant son propre candidat au perchoir de la Chambre basse du Parlement, alors que le FLN a été plus réservé en se retenant de se lancer dans une bataille dont il savait qu'il ne maîtrisait pas les leviers. M. K.