Les turpitudes du Makhzen nous imposent une actualité qui sent le soufre tant le scandale dans lequel s'est empêtrée la monarchie marocaine est gravissime. À jouer avec le feu, bafouant les règles de bon voisinage et de partage d'un patrimoine historique commun, notre voisin de l'Ouest ne sait plus à quel nouvel artifice recourir pour exorciser ses démons des sables brûlants du Sahara Occidental. Trop facile de tenter de faire diversion en choisissant de s'attaquer à la Kabylie, ne reculant pas devant le ridicule d'une telle démarche farfelue. Ce n'est pas un secret que de rappeler la mobilisation de ses sbires diplomates dans une tentative d'attirer les capitales africaines à sa cause perdue, à coups de milliards sous la table et d'investissements-mirages, Royal Air Maroc qui ne transporte pas que des voyageurs. Une rapide rétrospective nous montre combien est exaspérant le bellicisme de la monarchie alaouite à l'endroit de l'Algérie, laquelle oppose un calme olympien. De la guerre des sables à l'épisode d'Amgala I et II, la collusion avec les terroristes du GIA, les serviteurs de sa majesté franchissent le Rubicon à tenter de jouer la carte du séparatisme à la Ferhat Mehenni, lui-même pris en main par le Mossad et les services français, la DGSE (Imaginez la logistique mise à sa disposition). Sans oublier le recours au trafic de drogue qui rappelle la fameuse guerre de l'opium utilisée par la Grande-Bretagne contre la Chine, début du XIXe siècle. Les querelles créées de toutes pièces par Rabat tendent à devenir une seconde nature chez nos voisins. À l'opposé, tous les observateurs reconnaissent la réserve que s'impose l'Algérie afin de ne pas donner prétexte à la surenchère. Deux cas d'espèce : il y a d'un côté des velléités permanentes d'agression et de l'autre, le choix de s'en tenir à une position défensive, certes oui, mais active. Personne ne souhaite une confrontation armée à laquelle poussent les protecteurs de la monarchie marocaine dont l'Etat d'Israël. Le Makhzen sera le seul à porter la responsabilité d'un malheureux dérapage. Peuples et gouvernements de la région connaissent bien les enjeux. Le scandale du logiciel espion Pegasus, « généreusement » mis à la disposition des services marocains, démontre au besoin l'aventurisme d'une politique à courte vue. Pis, c'est le loup dans la bergerie puisque le roi himself est espionné par son homme de confiance, le chef des services de renseignement, en l'occurrence Abdellatif Hammouchi, tenez-vous bien : patron de la Direction générale de la Sûreté nationale, directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire. À bon entendeur... Brahim Taouchichet [email protected]