Alger a réagi hier à l'entrée d'Israël en qualité de membre observateur au sein de l'Union africaine (UA). Une réaction où l'on distingue trois points essentiels contenus dans un communiqué des AE qui s'abstient de citer le nom d'Israël. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Il y a d'abord le volet explications. À travers le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, l'on apprend ainsi que l'entrée d'Israël au sein de l'organisation africaine est une décision du président de la commission de l'UA et qu'elle a été prise sans l'avis de tous les Etats membres. Elle a été prise « sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres », peut-on lire dans le texte rédigé en des termes qui ne se veulent cependant pas être une critique à l'égard du président de la commission de l'UA puisqu'ils font en même temps savoir que «cette décision relève de ses prérogatives administratives». Le texte, qui ne cite toutefois à aucun moment le nom d'Israël, tend ensuite à expliquer que cette présence ne peut avoir aucune répercussion ni influence sur les décisions, essentielles surtout, de l'organisation africaine. Alger estime en effet que cette « décision n'a ni la vocation ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l'acte constitutif de l'Union africaine ». Alger fait particulièrement référence au dossier palestinien estimant, là également, que « la récente décision d'accueillir un nouvel observateur n'est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l'organisation continentale à la juste cause palestinienne et son engagement envers la réalisation des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l'établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale ». Le MAE cite la raison essentielle pour laquelle l'influence d'Israël ne pourra s'exercer sur le sujet, à savoir le fait que « les modes de fonctionnement de l'Union africaine ne permettent aucune possibilité pour les 87 Etats observateurs extra-africains d'influencer les positions de l'organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres». Le ministère algérien des Affaires étrangères qualifie «d'agitation médiatique» toutes les lectures faites autour du sujet et juge qu'il s'agit là d'un «non-évènement» et assure qu'il ne s'agit nullement «d'une percée à potentiel stratégique car elle ne saurait porter préjudice aux exigences fondamentales d'une paix juste et durable au Moyen-Orient telles que consacrées par l'Afrique et toute la communauté internationale et telles que formulées dans l'Initiative arabe de paix adoptée par le Sommet arabe tenu en 2002 à Beyrouth et à laquelle l'Union africaine a apporté son plein soutien». Telle que formulée, la déclaration semble également contenir un message à peine voilé à l'égard de l'Union africaine car elle lui rappelle ses engagements et son adhésion pleine et totale à tout le processus qui a mené au soutien de l'organisation africaine à la cause palestinienne. Vient ensuite le dernier point, le dernier également développé dans cette déclaration, il se veut un rappel de la position constante de l'Algérie «qui a initié et promu le processus de développement et d'élargissement du partenariat stratégique entre l'Afrique et le monde arabe et qui continuera d'œuvrer en faveur du renforcement continu de la solidarité entre les deux ensembles au bénéfice de tous leurs peuples». A. C.