La Néerlandaise Sifan Hassan, déjà titrée sur 5 000 m et en bronze sur 1 500 m, a été sacrée championne olympique du 10 000 m samedi aux Jeux de Tokyo. Au terme d'une course éprouvante, Hassan (29:55.32) a devancé au sprint la Bahreïnie Kalkidan Gezahegne (29:56.18) et l'Ethiopienne recordwoman du monde Letesenbet Gidey (30:01.72), qui a mené un rythme d'enfer. Hassan n'aura donc pas réussi le triplé mais a réalisé l'exploit de décrocher trois médailles en fond et demi-fond, disputant au total six courses à Tokyo, à 28 ans. Elle avait pourtant montré des signes de fatigue la veille en étant largement débordé en finale du 1 500 m par la Kényane Faith Kipyegon et la Britannique Laura Muir. C'est sûrement ce qui a poussé Gidey à mener la course à un rythme très élevé à partir du 3e kilomètre, faisant sauter une à une toutes ses concurrentes, sauf Hassan et Gezahegne, qui l'ont déposée dans le dernier tour. Ce rythme, combiné aux conditions étouffantes (environ 27 degrés et 89% d'humidité) a fait des dégâts avec quatre abandons et des scènes de détresse à l'arrivée, notamment pour Hassan qui a eu beaucoup de mal à se relever après son triomphe. La Néerlandaise domine un podium aux racines éthiopiennes : Hassan a grandi dans le pays d'Afrique de l'Est avant d'arriver en tant que réfugiée aux Pays-Bas en 2008 à 15 ans. Gezahegne courait pour l'Ethiopie avant d'être naturalisée par le Bahrain en 2013. Cette dernière, âgée de 30 ans, a créé une surprise immense: sa dernière course remontait à 2018 lorsqu'elle est réapparue en mai pour se qualifier pour les JO. Et ses dernières performances de très haut niveau remontaient à près de dix ans. Devenue recordwoman du monde de la distance en juin (29:01.03), battant le chrono d'Hassan, Gidey a échoué à décorer son palmarès d'un premier grand titre à 23 ans. Jakob Ingebrigtsen sacré champion olympique du 1500 m Le prodige norvégien Jakob Ingebrigtsen (20 ans) a remporté son premier titre olympique en s'imposant sur le 1 500 m, samedi aux Jeux de Tokyo. Ingebrigtsen a devancé en 3 min 28 sec 32 le Kényan Timothy Cheruiyot, champion du monde 2019 (3 min 29 sec 01), et le Britannique Josh Kerr (3 min 29 sec 05). Pour ses premiers JO, le cadet de la fratrie Ingebrigtsen a frappé un très grand coup. Champion d'Europe du 1 500 m et du 5 000 m en 2018 à Berlin à seulement 17 ans, le Norvégien avait décidé de se concentrer exclusivement sur le 1 500 m, malgré une victoire probante sur 5 000 m face au futur médaillé d'or olympique et recordman du monde de la distance, l'Ougandais Joshua Cheptegei, en juin à Florence en Ligue de diamant. Bien calé derrière Cheruiyot, Ingebrigtsen a accéléré à 150 m de l'arrivée pour laisser le Kényan sur place. Cheruiyot revient de son côté de très loin. Quatrième des sélections kényanes, il avait été repêché car le deuxième de la course, Kamar Etyang, n'avait pas rempli l'un des critères pour être retenu en ne se soumettant pas à trois tests antidopage hors compétition dans les dix derniers mois. Les Américaines championnes olympiques du relais 4x400 m Les Etats-Unis ont été sacrés champions olympiques du relais 4x400 m dames, samedi à Tokyo, Allyson Felix confortant sa place d'athlète féminine la plus médaillée de l'histoire des JO avec le onzième podium de sa carrière à 35 ans. Le quatuor américain, véritable «dream team» (Sydney McLaughlin, Allyson Felix, Dalilah Muhammad et Athing Mu), l'a emporté en 3 min 16 sec 85 devant la Pologne (3 min 20 sec 53) et la Jamaïque (3 min 21 sec 24). Mariya Lasitskene championne olympique du saut en hauteur La Russe Mariya Lasitskene, qui concourt sous drapeau neutre, a remporté le titre olympique du saut en hauteur pour sa première participation aux JO samedi à Tokyo, après trois titres de championne du monde. Lasitskene a franchi 2,04 m pour devancer l'Australienne Nicola McDermott (2,02 m) et l'Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh (2,00 m). Marathon, dames Doublé kényan, mais Jepchirchir devant Kosgei La Kényane Peres Jepchirchir a été sacrée championne olympique du marathon devant sa compatriote Brigid Kosgei, favorite de la course, samedi matin à Sapporo, à un millier de kilomètres au nord de Tokyo. Jepchirchir (27 ans) s'est imposée en 2 h 27 min 20 sec, avec 16 secondes d'avance sur Kosgei et 26 sec sur l'Américaine Molly Seidel, médaillée de bronze. Délocalisé à Sapporo comme les quatre autres courses sur route à la recherche de conditions météo plus clémentes, mais finalement comparables à celles de la capitale japonaise, le marathon féminin a été avancé d'une heure à la dernière minute et s'est élancé dès 6h du matin. La troisième Kenyane engagée, la championne du monde en titre Ruth Chepngetich, lâchée du groupe de tête peu avant le passage du trentième kilomètre, a abandonné. Le départ du marathon a été donné sous 25 degrés et 84% d'humidité. Deux heures plus tard, à huit heures, il faisait déjà 29 degrés pour 69% d'humidité. Deux accélérations portées au 34e kilomètre, puis au 38e ont resserré le groupe de tête d'abord à cinq coureuses, puis à deux seulement, Jepchirchir et Kosgei. Et la première a déposé la seconde peu après le 40e kilomètre franchi. Kosgei, détentrice du record du monde en 2h 14 min 04 sec depuis 2019, avait remporté les quatre précédents marathons qu'elle avait courus, à Chicago en 2018 et 2019, et à Londres en 2019 et 2020. Jepchirchir, reconnaissable à son style caractéristique, penché en avant et balancé d'un côté sur l'autre, a donné naissance à une petite fille à l'automne 2017. Handball Les Français champions olympiques Les handballeurs français sont sacrés champions olympiques après avoir battu le Danemark (25-23) en finale des Jeux de Tokyo 2020, samedi. En prenant leur revanche sur ces mêmes Danois qui les avaient privés du titre en finale à Rio en 2016, les Bleus ont décroché le troisième titre olympique de leur histoire. Basket-ball Les Américains champions olympiques pour la 4e fois de suite Les Etats-Unis, portés par le meilleur attaquant du monde Kevin Durant, auteur de 29 points, ont remporté leur 4e titre olympique consécutif lors des Jeux de Tokyo en battant la France (87-82), samedi à Saitama. «Team USA» s'est offert un 16e sacre en 19 olympiades, tandis que pour la France, ce revers est le troisième en finale après ceux de 1948 à Londres et de Sydney en 2000, à chaque fois face aux Etats-Unis. Pour les Etats-Unis, il serait faux de croire que ce nouveau sacre se résume à «business as usual». Car cette force de l'habitude leur est contestée depuis que l'Argentine les a fait tomber de leur piédestal en demi-finale des Jeux d'Athènes en 2004. À l'époque, l'actual coach de «Team USA»Gregg Popovich était adjoint de George Karl et a vécu cette désillusion. Il en vécut une autre encore il y a deux ans à la Coupe du monde 2019, face aux Bleus qui avaient battu son équipe en quart de finale. Sur le parquet de la Super Arena de Saitama, Durant et ses coéquipiers ont contrôlé cette fois les Français qui les avaient battus en phase de poules (83-76), sans toutefois jamais parvenir à se mettre à l'abri. Popovich récompensé S'ils avaient démarré leurs matchs au diesel, avant de se mettre en mode rouleau-compresseur, pour écarter sans ménagement l'Espagne en quarts, puis l'Australie en demie, les Américains n'ont pas attendu autant face aux Bleus, pourtant menés au score (12-6) après quatre minutes. Moment où Durant est sorti de sa boîte, pour enchaîner les paniers dans toutes les positions et donner des ailes à «Team USA», dont l'avance a culminé à 13 longueurs (39-26) onze minutes plus tard. Auteur de 21 points à la pause, quasiment la moitié de son équipe, «KD», qui briguait à titre personnel une troisième médaille d'or olympique après les campagnes victorieuses de Londres et Rio, a été plus discret au retour des vestiaires. Ce sont Jayson Tatum (19 pts) et Damian Lillard (11 pts) qui ont fait définitivement plier les Français, portés par deux joueurs qui évoluent en NBA, Rudy Gobert et Evan Fournier (16 pts chacun). Pour Gregg Popovich, ajouter l'or olympique à ses cinq bagues de champions NBA, glanées avec les San Antonio Spurs, vient couronner à 72 ans une carrière exceptionnelle, avec une saveur unique pour ce coach qui subit une pluie continue de critiques depuis deux ans. Lui qui avait confié avoir été «prêt à pleurer, à supplier» pour avoir Durant dans son équipe pour ces JO, ne s'y est évidemment pas trompé. Il sait ce qu'il lui doit et l'Amérique aussi. Foot dames Le Canada transforme le bronze en or Les Canadiennes, en bronze lors des deux derniers JO, ont arraché leur premier titre olympique en football à l'issue des tirs au but (1-1, 3 t.a.b. à 2) face aux Suédoises, après avoir été menées 1-0, vendredi à Yokohama. Au bout du suspense, le Canada s'est couvert d'or lors d'un match renversant face à la Suède, finaliste à Rio en 2016. Elle aura attendu ses quatrièmes Jeux, 120 minutes, puis une séance de tirs au but. À 38 ans, Christine Sinclair, l'emblématique capitaine canadienne aux 304 sélections et 11 buts aux JO, a symbolisé l'héroïsme de son équipe. Lors de cette rencontre déplacée en soirée en raison de la forte chaleur (21h locales au lieu de 11h initialement), le Canada, tombeur des Etats-Unis en demies, a d'abord subi la domination suédoise. Stina Blackstenius s'est encore montrée redoutable en marquant son cinquième but de la compétition. Servie par l'ancienne joueuse du Paris SG désormais au Real Madrid, Kosovare Asllani, l'attaquante a trompé la gardienne Stephanie Labbé à la 34e minute. Mais un penalty, accordé après consultation de la VAR, a remis les Canadiennes dans le match. Si Sinclair, victime de la faute, aurait pu en profiter pour ajouter un 12e but à son compteur olympique, elle a choisi de laisser tirer Jessie Fleming, 15 ans de moins. Comme lors de la victoire face aux Etats-Unis en demi-finales (1-0), la jeune attaquante n'a pas tremblé (67e). Transfiguré par cette égalisation, le Canada a multiplié les tentatives, à l'image d'une frappe de Fleming frôlant la transversale. Sinclair, mains sur les hanches et souffle court, a fini par laisser sa place à la 86e minute à l'attaquante du Paris SG Jordyn Huitema. Asllani a eu la balle du titre à la 89e minute, mais la défenseure de Lyon Kadeisha Buchanan, a repoussé sa frappe sur la ligne et offert une prolongation aux Canadiennes. Toujours à égalité à l'issue des 120 minutes, les deux équipes ont dû recourir à une séance de tirs au but qui s'est avérée interminable. Les Suédoises ont été plus fébriles avec quatre échecs, dont ceux des expérimentées Kosovare Asllani et Caroline Seger. Stephanie Labbé a fait deux arrêts. Le Canada passe du bronze à l'or. La Suède doit encore se contenter de l'argent. Les Etats-Unis, victorieux de l'Australie 4-3 jeudi, complètement le podium.