La plupart des syndicats de l'éducation nationale plaident pour le report de la prochaine rentrée scolaire. Une doléance dont la décision, précise le ministre du secteur, revient au Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus. Il a toutefois, sollicité l'implication pleine et entière des partenaires sociaux dans la sensibilisation du personnel du secteur de l'éducation nationale pour se faire vacciner. La rentrée scolaire qui intervient pour la seconde année consécutive en pleine pandémie de Covid-19 impose des préparatifs particuliers. La tutelle s'attèle déjà à sa préparation en impliquant les différents partenaires sociaux. Après les représentants des organisations et associations des parents d'élèves, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, a réuni hier les 24 syndicats du secteur. Un appel pour le report de la rentrée scolaire 2021/2022 a été lancé par la majorité des syndicalistes présents à cette réunion. Une telle décision relève des prérogatives du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, a répondu le ministre. Un avis que partage également le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). «Pour notre syndicat, le report de la rentrée scolaire dépend de l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays», confie son président Boualem Amoura, contacté hier par téléphone. Abdelhakim Belabed informe ses interlocuteurs de l'une des demandes des parents d'élèves reçus dernièrement, qui souhaiteraient voir la moyenne de passage des élèves d'un niveau à celui supérieur, baisser à 9 sur 10, au lieu de 10 sur 10. Une doléance dont il a pris acte, mais à laquelle il s'est montré contre, précise le président du Satef. Lors de la même réunion, le ministre de l'Education nationale a demandé à ses partenaires sociaux de s'impliquer dans la campagne de sensibilisation pour la vaccination du personnel du secteur. «D'accord, nous allons vacciner les travailleurs. Et pour les élèves qui, eux aussi, peuvent être contaminés et contaminants du nouveau variant du virus ?», s'interroge-t-il arguant que «l'Algérie ne dispose pas des moyens matériels et humains pour vacciner plus de 10 millions d'élèves, et plus de 840 000 fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale». Boualem Amoura regrette que les grands chantiers du secteur n'aient pas été abordés, telles que les mesures sanitaires à entreprendre pour endiguer la propagation du virus Sars-CoV-2. Il évoque, à cet effet, le problème des moyens et équipements nécessaires pour les établissements scolaires, afin de pouvoir se prémunir de ce virus et briser la chaîne de contamination. «L'Algérie est en pleine crise hydrique. Comment appliquer le protocole sanitaire si nous n'avons pas d'eau dans les établissements scolaires ? Comment nettoyer les sanitaires sans une goutte d'eau au robinet ? Comment les cantines scolaires vont pouvoir fonctionner s'il n'y a pas d'eau ?», se demande-t-il. Pour lui, en l'absence d'un budget spécial pour l'acquisition des moyens de protection, notamment les bavettes et le gel hydroalcoolique, il est impossible de pouvoir affronter cette crise sanitaire qui ne fait que s'accentuer. Ry. N.