Abdelaziz Djerad fait consensus. «La rentrée scolaire «n'a pas encore été fixée, cela se fera sur la base des données relatives à la situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19», avait indiqué lundi dernier à partir de Blida, le patron de l'éxécutif. Les syndicats, Satef, Cnapest...et la Fédération nationale des associations de parents d'élèves (Fnape), ont réagi, hier. Ils ont applaudi la déclaration du Premier ministre. «Une décision sage» ont-ils proclamé pratiquement à l'unisson sur les ondes de la Chaîne 3. Un ouf de soulagement. Tous ont évoqué les conditions dans lesquelles se trouvent les écoles algériennes. Des classes surchargées, plus de 40 élèves en moyenne, qui ne permettent pas d'observer les mesures de distanciation nécessaires pour éviter la propagation du coronavirus, des conditions d'hygiène déplorables, les sanitaires notamment, alors que certains établissements connaissent carrément des pénuries d'eau. Une situation absolument favorable à une explosion du nombre de contaminations. Trop risqué. Cela compromettrait inévitablement et réduirait à néant tous les efforts déployés pour juguler l'expansion de la pandémie que les statistiques quotidiennes donnent en net recul. «Des mois de scolarité de retard peuvent se rattraper au contraire de la vie d'un enfant exposé à ce danger» a souligné le coordonnateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique. L'idée de réduire à 20 le nombre d'élèves avait pourtant fait son bonhomme de chemin dans le cadre d'un protocole sanitaire et de prévention initié par le ministère de l'Education nationale et approuvé par le Comité scientifique chargé du suivi et de l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Une initiative qui s'avère difficile, sinon impossible à mettre en place. Pourquoi? «Il est clair que nous ne disposons pas de suffisamment de classes et de postes budgétaires pour doubler en si peu de temps le nombre de structures, sachant aussi que nous sommes dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Il faut donc se protéger du coronavirus en fonction des moyens dont on dispose», explique Méziane Mériane. La Fédération nationale des associations de parents d'élèves qui est elle aussi circonspecte quant à son applicabilité, a insisté sur le respect strict des gestes barrières, l'instauration de conditions d'hygiène indiscutables qui ne mettraient pas en danger la santé des élèves tout en évitant d'accroitre le nombre de contaminations. Classes surchargées, conditions d'hygiène déplorables: un casse-tête qu'appréhendent parents d'élèves et syndicats de l'éducation nationale. «L'absence d'opérations de désinfection dans plusieurs établissements et surtout l'absence d'un budget spécial pour l'achat du matériel de désinfection cité dans le protocole sanitaire» ont été mis en exergue par le CLA, Conseil des enseignants des lycées d'Algérie. «Déjà qu'en temps normal, les classes sont surchargées et on n'a pas construit assez d'écoles. Il nous faudrait plus de places pour respecter les mesures sanitaires», a souligné Boualem Amoura, président du Satef, Syndicat des travailleurs de l'éducation et de la formation qui s'est interrogé sur le respect des gestes barrières dans de telles conditions. Autant de préoccupations qui ont conduit Abdelaziz Djerad à reporter l'annonce de la rentrée scolaire qui avait été fixée au 4 octobre.