Depuis l'instauration du confinement partiel dans la wilaya d'Oran, mais surtout depuis l'augmentation inquiétante des cas de contamination, le manque d'oxygène et de lits d'hospitalisation, et l'enregistrement de plus en plus de morts parmi les contaminés, la peur a gagné les plus récalcitrants envers les gestes barrières. Une peur salutaire puisque cette dernière semaine, l'on constate plus de prise de conscience, de port de masque et quelques initiatives de distanciation dans les commerces. Les appels d'urgence relayés sur les réseaux sociaux quant au manque d'oxygène médical n'ont, quant à eux, pas cessé, voire même sont plus nombreux, surtout pour les personnes obligées d'être hospitalisées chez elles. Sachant que parmi ces personnes les plus atteintes et n'ayant pas trouvé de place dans les différentes unités consacrées aux cas Covid, elles sont inscrites sur des listes d'attente dans l'espoir qu'un lit se libère. Faisant le point de la situation épidémiologique dans la wilaya d'Oran, en évoquant également la vaccination et la 4e vague à ne pas négliger, le professeur Salah Lellou, pneumologue à l'EHU d'Oran, dira que le constat fait état d'une tendance à la décrue des cas déclarés. «Aujourd'hui, nous avons 860 cas déclarés et 35 décès au vendredi 13 août 2021».Une nette décrue, explique-t-il, puisqu'on est passé en moins de 2 semaines de 1 500 cas à 800. Toutefois, dira le professeur, «il faut rester vigilant car les chiffres sont certainement bien plus importants car beaucoup ne sont pas déclarés». Le professeur Lellou explique qu'il y a encore des formes graves et «les hôpitaux sont remplis, on manque de lits d'hospitalisation et il y a toujours la tension sur l'oxygène». Toutefois, il dit avoir constaté que les gens appliquent de plus en plus strictement les gestes barrières et beaucoup se font vacciner ainsi que le confinement partiel, tous ces éléments ont été, dit-il, la cause de cette décrue. «Il faudra continuer à se faire vacciner au maximum, à respecter les gestes barrières pour espérer en finir à la fin du mois d'août avec cette 3e vague. Mais il faut peut-être se préparer à la 4e vague. Pour qu'on ait une 4e vague moins meurtrière, il faudrait se faire vacciner et prendre toutes les précautions qu'on est en train de prendre.» Pour l'intervenant, tant que ce virus persiste et qu'il laisse apparaître des variants, «il faudra peut-être laisser les experts se prononcer quant à une 3e dose de vaccin de rappel pour ceux qui se sont fait vacciner en janvier et février. Il me semble que c'est le seul moyen de porter le coup de grâce à cette pandémie», conclut-il. Amel Bentolba