Au moment où certains pays enregistrent une forte croissance des cas de coronavirus marquée par le variant britannique, en Algérie on constate une nette baisse de moins de 100 nouveaux cas par jour. A Oran, une baisse remarquable dans le nombre des cas de contamination par le coronavirus est enregistrée depuis plusieurs jours. Alors que durant les mois de novembre, décembre et jusqu'au mois de février, une moyenne de 60 cas était enregistrée, le nombre de nouveaux cas par jour est descendu sous la barre de 10 cas par jour. Même constat relevé également a l'hôpital de haï «Nedjma» (240 lits) où le nombre de cas a baissé. Une baisse réconfortante pour les équipes médicales éprouvées dans les dernières semaines. Comment expliquer cette situation ? Dans une petite analyse publiée sur sa page facebook, le professeur Lellou Salah, pneumologue et chef de service pneumologie de l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre USTO, a tenté d'expliquer la situation et de répondre à certaines questions. Pour lui, «le seul moyen d'endiguer la pandémie reste la vaccination, il faut vacciner vite et en masse, parallèlement on ne doit pas oublier la distanciation physique, le port de masque et le lavage fréquent des mains». «A mon avis, nous sortons de la deuxième vague, on est à son creux, c'est l'évolution naturelle des pandémies, toutes les dispositions qui ont été prises jusqu'à présent ont contribué à atténuer la gravité de l'affection et la transmission du virus, mais rien nous dit qu'on est à l'abri d'une troisième vague», a-t-il souligné. Pour ce qui est de la baisse du nombre de cas, le spécialiste a indiqué que la théorie de l'immunité collective naturelle est très peu probable. «Dans la Covid-19, pour parler de l'immunité collective il faut que 70% de la population soit infectée et on aurait payé un lourd tribut avec un grand nombre de personnes contaminées et une mortalité élevée. Les chiffres enregistrés à ce jour ne plaident pas en cette faveur. Les enquêtes de séroprévalence pourraient nous indiquer le nombre de pourcentage de la population qui a été infectée par le virus», a-t-il indiqué. Il a même exclu l'immunité collective par la vaccination. «Nous sommes encore au tout début de la campagne de vaccination. La fermeture des frontières et les gestes barrières ? Possible, en partie peut-être. On sait que les gestes barrières ne sont pas très respectés», a-t-il ajouté, avant de réitérer son appel pour le respect des mesures de prévention et la vaccination en masse. En effet depuis quelques semaines, la situation épidémiologique s'est stabilisée. Mais la pandémie est toujours là. Toutefois un relâchement dans l'application de ces mesures a été constaté notamment au niveau des moyens de transport et des commerces. Les gestes barrières, comme le port de masque, ont été abandonnés. Les véhicules de transport public sont régulièrement bondés, le port du masque de protection a régressé. Au vu du développement de la situation épidémiologique dans le monde, la prévention est plus que de mise. Les citoyens doivent faire preuve d'un sens élevé de responsabilité et de respect scrupuleux des gestes barrières et des protocoles sanitaires préconisés, notamment la distanciation physique, le port de masque et l'évitement des rassemblements. Le non-respect des mesures préventives, notamment la distanciation sociale, le port de bavette, l'hygiène des mains et le respect du confinement, peut contribuer à la propagation de cette pandémie. Les spécialistes réitèrent leurs appels et insistent sur la nécessité d'une prise de précaution de rigueur afin d'éviter d'autres vagues de la pandémie en respectant simplement les mesures barrières. Dans le cadre de la lutte contre la propagation de l'épidémie de Covid-19, des instructions fermes ont été données par le wali d'Oran aux différents services pour intensifier les différentes opérations de contrôle et de sensibilisation relatives à l'application des gestes barrières. Un programme spécial de sensibilisation a été mis en place.