La campagne �lectorale pour les �lections l�gislatives et pr�sidentielle pr�vues le 28 novembre s'est ouverte hier en Ha�ti, o� le niveau de participation et d'�ventuels probl�mes de s�curit� constituent des sujets d'incertitude. 4,5 millions d'�lecteurs, dont de nombreux sinistr�s vivant dans des camps de personnes d�plac�es, sont appel�s � �lire leurs nouveaux dirigeants. �Je souhaite que cette �lection ne prenne pas l'allure d'une bataille, dans une campagne agressive o� on cherche � d�truire le comp�titeur au lieu de faire valoir les id�es�, a lanc� dimanche le pr�sident Ren� Pr�val, craignant des probl�mes de s�curit� au cours de la campagne de deux mois et des irr�gularit�s lors du scrutin. Apr�s deux mandats de cinq ans sans interruption, un record dans un pays marqu� par l'instabilit� politique, Ren� Pr�val ne peut pas se pr�senter dans la course � la pr�sidence du pays le plus pauvre du continent am�ricain, qui peine � se relever de la catastrophe humanitaire cons�cutive au s�isme du 12 janvier. �Nous avons suffisamment de candidats pour les �lections, 850 pour 99 postes � la chambre, 95 pour 11 si�ges au S�nat et 19 pour la pr�sidentielle�, �num�re l'actuel homme fort d'Ha�ti. �Ce que je crains, ce sont la faible participation de l'�lectorat et des probl�mes de s�curit� �. En visite officielle en Ha�ti, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Bernard Kouchner, a insist� sur la n�cessit� des �lections et sur une forte participation pour permettre � la communaut� internationale de travailler avec des dirigeants l�gitimes. M. Pr�val a �voqu� �la d�saffection de l'�lectorat vis-�-vis du monde politique, le d�placement des personnes apr�s le s�isme � et le fait que �beaucoup de gens qui souffrent n'ont peut-�tre pas comme premier souci d'aller voter aux �lections�. Dans les milliers de camps o� sont mass�s plus de 1,3 million de personnes, on se bouscule parfois pour retirer la carte d'�lecteur. Mais les Ha�tiens sont ind�cis. �Nous n'avons pas encore de candidat dans cette �lection, nous ne voyons pas pour qui mettre un bulletin�, dit Elvire, responsable d'un comit� de gestion dans un camp de d�plac�s. La d�cision de certains partis d'opposition de boycotter les �lections et le manque de cr�dit du Conseil �lectoral provisoire (CEP), soup�onn� d'�tre inf�od� au pouvoir, constituent des sujets de pr�occupation pour la communaut� internationale. R�cemment, un groupe d'organisations de la soci�t� civile ha�tienne a �crit au secr�taire g�n�ral de l'ONU, Ban Ki-moon, lui demandant d'user de son influence pour faire reporter les �lections qui, selon elles, �pourraient provoquer de nouvelles crises politiques� dans le pays. Mais pour la communaut� internationale, pr�s de neuf mois apr�s le s�isme, les �lections sont techniquement possibles. L'Organisation des Etats am�ricains (OEA) et les pays de la Caricom, le march� commun de la r�gion cara�be, ont pr�vu de d�ployer la plus grosse mission d'observation �lectorale dans le pays. Les pays donateurs ont financ� � plus de 90 % le budget de 29 millions de dollars des �lections qu'ils souhaitent �d�mocratiques et transparentes�, a r�p�t� Bernard Kouchner. �J'ai demand� � l'ancien Premier ministre (fran�ais) Lionel Jospin de voir comment d�p�cher des formateurs pour les membres des bureaux de vote�, a d�clar� le pr�sident Ren� Pr�val, qui craint aussi des probl�mes de s�curit� le jour du vote. �Notre police est en nombre insuffisant, moins de 10 000 pour tout le pays de huit millions d'habitants, et les forces de l'ONU qui peuvent nous aider ne parlent ni cr�ole, ni fran�ais�.