Un million de dinars pour les civils et les militaires décédés lors des incendies qui endeuillent des dizaines de familles depuis une semaine maintenant. Telle est la première décision prise par le président de la République. Des catastrophes, l'Algérie en a vécu et malheureusement — ce n'est un secret pour personne — on ne sait combien d'Algériens se retrouveraient à courir dans tous les sens pendant des semaines, des mois et jusqu'à des années sans pour autant bénéficier de l'indemnisation promise après ces catastrophes que le pays a subies. Passé les moments de solidarité et des déclarations de compassion les plus touchantes, les promesses d'indemnisation étaient rangées dans le profond casier des souvenirs. C'est désormais ce à quoi il semble que l'on veuille mettre fin, en instituant déjà une indemnité d'un million de dinars destinée aux familles des civils et aux militaires ayant trouvé la mort lors de l'hallucinante série d'incendies ayant emporté des dizaines de vies humaines et des milliers d'hectares de forêts, de plantations de toutes espèces et d'une faune difficilement remplaçable. Ceci avant toute évaluation sur le terrain des dégâts occasionnés depuis une semaine maintenant. Une évaluation qui interviendra sous les auspices de la Commission nationale d'évaluation et d'indemnisation des sinistrés, installée hier sous la supervision du premier magistrat du pays et que présidera un de ses conseillers, Abdelhafid Alahoum. Si cette première indemnité d'un million de dinars sera versée aux parents ou au conjoint de la victime, selon les cas, l'évaluation devra se faire «dans l'égalité avec toutes les personnes concernées et en toute transparence», comme l'a requis Abdelmadjid Tebboune lors de l'installation de la commission en question dont le travail se fera en collaboration avec les délégations instituées à l'échelle des wilayas. En fait, la commission nationale prendra le relais après l'évaluation effectuée localement pour ensuite entamer «immédiatement» l'indemnisation des sinistrés. Il reste à savoir comment interviendra l'évaluation à l'échelle locale parce qu'il faut savoir que beaucoup parmi les milliers de personnes ayant tout perdu n'ont pas contracté d'assurance contre de tels sinistres, contraignant ainsi les pouvoirs publics à puiser des moyens financiers imprévus dans leurs budgets. Comme il est toujours conseillé de tirer des leçons surtout dans des circonstances aussi malheureuses que celles que la Kabylie et plusieurs autres régions du pays endurent, on pourrait commencer par voir l'Etat subventionner certains types d'assurances et l'agriculteur ou l'éleveur prendre en charge une partie, mais sans intervenir directement dans l'indemnisation en cas de catastrophe, cela étant le rôle des compagnies d'assurances, comme le confiait Hassen Khelifati, le premier vice-président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR). La question se pose évidemment du moment qu'il n'a pas été révélé le mécanisme qui sera mis en branle pour indemniser tous les sinistrés par cette inédite vague d'incendies qui restera longtemps dans les mémoires. Azedine Maktour