Plusieurs pays ont appelé à un «dialogue national», mettant en garde contre l'éventualité que le pays ne devienne «un sanctuaire terroriste». Le Conseil des droits de l'Homme des Nations-Unies a annoncé, mardi soir, qu'il tiendrait une session spéciale le 24 août à Genève. L'objet de la réunion, ce sont «les inquiétudes sérieuses concernant les droits de l'Homme» après la reprise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan, une réunion demandée par les représentants afghan et pakistanais, soutenus par 89 pays. L'idée de tenir un dialogue national proposée par l'ancien président afghan, Hamid Karzaï, est soutenue, entre autres, par la Russie qui a appelé «toutes les forces politiques, ethniques et confessionnelles» du pays à participer à ce dialogue. Pour sa part, le Qatar, qui accueillait depuis des années des négociations de paix entre les Talibans et les Etats-Unis, a appelé les Talibans à «protéger les civils, intensifier les efforts pour parvenir à la réconciliation nationale et assurer un transfert pacifique du pouvoir». L'Iran a, quant à lui, appelé par la voix de son chef de l'Etat Ebrahim Raïssi à un «accord national» entre tous les groupes afghans, soulignant que la stabilité est aujourd'hui le «besoin prioritaire» de l'Afghanistan. Droits des femmes, rejet du terrorisme Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a indiqué que l'Union européenne (UE) «devra parler» aux Talibans «aussi vite que nécessaire». «Les Talibans ont gagné la guerre. Donc, nous devrons parler avec eux, afin d'engager un dialogue aussi vite que nécessaire pour éviter une catastrophe humanitaire et potentiellement migratoire», en Afghanistan, a-t-il indiqué. Il s'agira, selon Borrell, d'un dialogue autour «des moyens d'empêcher le retour d'une présence terroriste étrangère en Afghanistan». Il a néanmoins précisé que de telles discussions n'impliquaient pas pour autant une prompte reconnaissance officielle du régime taliban par Bruxelles. De leur côté, les Etats-Unis ont affirmé lundi qu'ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les Talibans en Afghanistan qu'à condition que ces derniers respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes. Pour Londres, les Talibans «seront jugés sur les actes, pas sur les paroles», a averti le Premier ministre Boris Johnson hier lors d'une session extraordinaire du Parlement consacrée à la situation en Afghanistan. Quant à la France, elle entend que l'Afghanistan ne redevienne pas «un sanctuaire terroriste» et que l'arrivée au pouvoir des Talibans n'entraîne pas une vague migratoire illégale, selon les propos tenus par le Président français Emmanuel Macron. Sur le terrain, les pays européens dont la Belgique, la Roumanie et l'Espagne, poursuivent leurs efforts d'évacuation de leurs ressortissants encore présents en Afghanistan. Le Président et sa famille réfugiés aux Emirats Les Emirats arabes unis ont annoncé, hier, avoir accueilli l'ex-Président afghan Ashraf Ghani et sa famille, après sa fuite du pays tombé aux mains des Talibans. Les Emirats «ont accueilli le Président afghan Ashraf Ghani et sa famille pour des considérations humanitaires», a annoncé l'agence officielle WAM, citant le ministère des Affaires étrangères. R. I./APS