La détresse des citoyens vis-à-vis du contexte lié à l'alimentation en eau potable n'a fait qu'accentuer les nombreux problèmes en termes d'eau, qui constituaient déjà le lot quotidien des habitants de certaines agglomérations, particulièrement celles en pleine expansion. Cette situation a incité plus d'un citoyen à trouver des alternatives pour pallier le manque d'eau en recourant à des solutions qui ne favorisent nullement la politique de rationnement de cette ressource. C'est justement cet aspect qui a été traité hier, au centre de formation des métiers de l'eau, lors d'une rencontre organisée par la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal). Celle-ci a regroupé les représentants des comités de quartiers d'Alger à des fins de sensibilisation. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Lors de cette rencontre, les représentants de ces comités ont exposé les difficultés majeures auxquelles leurs activités sont confrontées. Ils ont pour la plupart relevé des problèmes récurrents dont les solutions tardent à voir le jour. La gestion de la crise majeure de l'eau que nous vivons actuellement n'aide en rien, témoignent-ils, à régler les choses. Certaines localités, à l'image de Douera, Baba-Hassen ou encore Birtouta, souffrent particulièrement de cette crise. Et pour cause, les réseaux d'assainissements sont soit « extrêmement vétustes, soit très mal réalisés». Un état de fait qui a encouragé les habitants des agglomérations concernées à chercher des plans dans le but d'être alimentés plus ou moins régulièrement en eau potable. En sachant que certains quartiers peuvent être privés d'eau pendant plusieurs jours. Cette situation a, par conséquent, donné lieu à un usage peu «raisonné» de l'eau au niveau de certains points où la pression du tuyau d'arrivée qui alimente le quartier est particulièrement puissante. «Il suffit d'une petite tournée dans ces quartiers pour constater des branchements fait anarchiquement à la source par le citoyen lui-même, au détriment des autres», ont-ils signalé. Par ce contournement, ils privent d'autres habitants du même rayon d'être correctement alimentés en eau potable. Les représentants de ces comités de quartiers tiennent à souligner qu'en dénonçant ce genre d'abus, ils n'agissent que par souci de préserver la politique visant à équilibrer la gestion de l'alimentation en eau potable dans toutes les communes et quartiers. Cependant, ils pointent également du doigt le laisser-aller des services compétents en termes de prises en charge de problèmes liés à l'alimentation des quartiers de la capitale en eau. Ils jugent que les réseaux et les infrastructures ne sont pas assez contrôlés. Ils estiment dans ce contexte que ces services sont peu réactifs lorsqu'il s'agit de la prise en charge des doléances de citoyens en termes de fuites ou de pannes par exemple. Les représentants de la Seaal ont quant à eux, mis en avant la mobilisation de leurs équipes durant ce contexte sensible. Les représentants des comités de quartiers ont ainsi pu prendre connaissance des difficultés inhérentes aux métiers de l'eau, mais aussi la sensibilisation du public sur l'importance de lutter contre le gaspillage de l'eau. Le chef de centre de Birtouta relevant de l'équipe de maintenance de la Seaal, mais aussi chargé de gérer six communes en tout, dont Douera, Khraïssia, Baba-Hassen explique que son travail consiste à recevoir les plaintes des représentants des quartiers et de les soumettre à un plus haut niveau. «Si on soumet un problème de panne par exemple, on informe les habitants du temps de la durée des travaux», précise-t-il. S'il s'agit d'une fuite, une manœuvre de vanne, «la prise en charge se fera sur place». Benbrih Bilal ajoute que dans le cas où l'eau ne suffit pas à approvisionner tous les quartiers d'un même secteur pour une certaine durée, «des programmes de distribution sont mis en place, de sorte à garantir à tous les habitants du secteur un débit d'eau correct mais surtout équitable ». Notre interlocuteur a, par ailleurs, constaté que la nature des sollicitations des représentants des comités de quartiers est généralement liée au manque d'eau et aux fuites. Ce dernier fait savoir que le but de cette rencontre est de sensibiliser sur l'importance de lutter contre toutes formes de gaspillage, mais aussi, d'engager cette culture de proximité entre les services de maintenance et les habitants, et ce, dans le but de prendre en charge plus rapidement et efficacement les doléances des citoyens en matière de distribution d'eau. M. Z.